Un nouveau rôle de femme forte. Dans La liste de mes envies, adapté du roman à succès de Grégoire Delacourt, Mathilde Seigner incarne Jocelyne, mercière heureuse à Arras, qui gagne 18 millions d’euros à la loterie. Face à une telle somme, comment conserver son quotidien inchangé et préserver ses relations avec ses proches ? Un personnage touchant et entier que l’actrice a pris à bras-le-corps.
En quoi le rôle de Jocelyne vous a-t-il séduite ?
J’adore jouer des femmes dans la vie, incarner «Madame Tout-le-monde», la Française issue de la classe moyenne qui mène une vie simple. Jocelyne a du caractère, les pieds bien ancrés dans le sol. Elle aime sa vie avec sa mercerie et son blog. Elle est assez positive, jusqu’au jour où elle reçoit le chèque. Son petit bonheur s’écroule.
Aviez-vous le roman de Grégoire Delacourt, « La liste de mes envies », dont est adapté le film ?
Je l’ai lu il y a des années. Toutes les filles en parlaient lors des dîners. Même si je ne suis pas une grosse lectrice, j’ai trouvé cette histoire charmante. Des copines m’avaient dit à l’époque qu’elles m’imagineraient bien dans le rôle de Jocelyne. Quand j’ai appris que le film se faisait, j’ai appelé mon agent mais la production avait déjà choisi l’actrice Karin Viard. Elle s’est finalement désistée et j’ai été contactée.
Que feriez-vous si vous gagniez 18 millions d’euros ?
Je serais contente. Je n’ai jamais remporté 18 millions d’euros mais j’ai gagné beaucoup d’argent en vingt-sept ans de carrière. Je suis plus habituée à gérer de grosses sommes d’argent que cette femme mercière à Arras. Si je recevais une telle somme, j’en parlerais à mon mari et j’ouvrirais une bouteille de champagne. J’en parlerais aussi à mon fils, à mes sœurs et à mes parents. Je n’arrêterais pas de travailler mais je ne tournerais que très peu de films. Je quitterais Paris sans pour autant vendre la maison dont je suis propriétaire. J’en achèterais une autre, en province, avec vue sur la mer, entourée d’un immense potager, de chevaux et de poules. Je prendrais surtout le temps de vivre. Pour nous, les acteurs, les moments de vie sont rares entre les tournages et la promotion.
La célébrité peut-elle devenir un poison ?
Cela complique le rapport aux autres. Nous ne savons plus si les gens nous aiment pour ce que nous sommes ou notre notoriété. Chacun essaie de vous modeler à sa façon. Il y a un souci de franchise en amitié. Si je le pouvais, je ferais une croix sur cette célébrité.
Qu’avez-vous acheté avec votre premier cachet ?
J’avais gagné 100 000 francs, soit environ 15 000 euros, en participant à un téléfilm avec Jean-Claude Brialy. J’ai acheté un petit appartement. J’ai toujours investi dans l’immobilier. Aujourd’hui, j’ai un beau patrimoine.
Etes-vous économe ?
Pas du tout ! Je suis quelqu’un d’extrêmement dépensier. J’investis dans la pierre, la déco et l’alimentation. Je considère que bien manger est très important pour la santé. Et les bons produits coûtent cher. Je ne dépense pas beaucoup d’argent dans les vêtements ni dans les voyages. Je ne suis pas très « bling bling » !
Etes-vous fidèle en amitié ?
Oui, très. J’ai ma bande de copines. Elles sont mes piliers.
Si vous n’étiez pas devenue actrice, qu’auriez-vous fait ?
Le cinéma est venu à moi par hasard après avoir envoyé une photo pour un casting. J’aurais adoré être médecin ou vétérinaire. Mais il fallait faire de longues études et je n’étais pas assez douée.
Quels sont vos projets ?
Je vais tourner dans le film de Christian Carion intitulé « En mai, fais ce qu’il te plaît ». Ce film de guerre s’intéresse au grand exode du Nord en mai 1940. Je vais ensuite participer à un téléfilm dans lequel je jouerai la patronne du 36 Quai des Orfèvres. Je dois aussi partir en tournée avec la pièce Nina que j’ai interprétée au théâtre Edouard VII à Paris.
La liste de mes envies, de Didier Le Pêcheur, avec Mathilde Seigner, Marc Lavoine, Frédérique Bel, Virginie Hocq et Patrick Chesnais. En salles le 28 mai.