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Orelsan: après la polémique, la consécration aux Victoires

La consécration d'Orelsan aux 27e Victoires de la musique samedi a un goût de revanche et de réhabilitation pour le jeune rappeur après la vive polémique qui avait entouré ses premiers pas médiatiques en 2009.[AFP]

La consécration d'Orelsan aux 27e Victoires de la musique samedi a un goût de revanche et de réhabilitation pour le jeune rappeur après la vive polémique qui avait entouré ses premiers pas médiatiques en 2009.

Parmi les favoris de la cérémonie avec trois nominations, Aurélien Cotentin (son vrai nom) est reparti avec la Victoire de la révélation du public et celle de l'album de musiques urbaines de l'année pour "Le chant des sirènes" (3e Bureau/Wagram).

Le rappeur, aujourd'hui doublement consacré par le public et la profession, s'est retrouvé pour la première fois sous le feu des projecteurs au printemps 2009, dans une position nettement moins flatteuse.

Orelsan, fils d'une institutrice et d'un directeur de collège né à Alençon, vient alors de publier son premier album "Perdu d'avance".

Cette chronique crue et désabusée de la vie d'un adolescent de la classe moyenne lui vaut d'être remarqué par la critique, qui voit en lui un petit frère français d'Eminem et de l'Anglais The Streets.

Mais ses premiers pas médiatiques sont vite accompagnés d'une polémique. Des associations féministes s'offusquent du clip d'une de ses chansons "Sale Pute" posté sur des plateformes de partage de vidéos plus de deux ans auparavant.

Le titre décrit en termes très crus la colère d'un jeune homme qui, se découvrant trompé, menace sa compagne de toutes une série de violences physiques.

Orelsan s'excuse et se défend en expliquant qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction sur la façon dont une pulsion peut transformer un homme en monstre, et non d'une apologie de la violence conjugale.

Mais le tollé s'étend rapidement au monde politique et tourne au débat sur la liberté d'expression.

La secrétaire d'Etat à la Solidarité Valérie Létard et la ministre de la Culture Christine Albanel condamnent le rappeur, rapidement rejointes par Ségolène Royal.

La mairie de Paris retire "Perdu d'avance" de ses bibliothèques. La Région Centre supprime une partie de sa subvention au Printemps de Bourges, qui maintient le rappeur à l'affiche. Quelques mois plus tard, les Francofolies choisissent, à l'inverse, de le déprogrammer.

Dans la tourmente, le jeune Normand bénéficie d'un fort soutien du milieu musical. Cali, Olivia Ruiz, Benabar, entre autres, protestent contre sa déprogrammation aux Francos.

Et à la fin de l'année, il fait partie des dix jeunes talents nommés pour le prestigieux prix Constantin, décerné par la profession et considéré comme l'antichambre des Victoires.

Orelsan est toujours poursuivi en justice par Ni Putes, ni soumises dans cette affaire. Une audience technique est prévue en correctionnelle lundi à Paris.

Samedi, le rappeur s'est dit très confiant car "il existe en France la liberté d'expression et de création".

Pour écrire son deuxième album, paru à l'automne, Orelsan a refusé de se laisser influencer par cet épisode, cherchant à éviter le piège d'avoir à s'expliquer ou à provoquer.

A sa sortie, le disque a été salué par la critique comme un des plus marquants de l'année.

Orelsan y dépeint le quotidien d'un presque trentenaire en 2011 : l'hésitation entre relation stable et aventures d'un soir, la solitude, le refus de la compétition, le sentiment d'échec...

Désabusés, passant du grave au léger et teintés d'un humour acide, ses textes font écho à ceux d'un Stromae, chroniquant la façon dont cette génération perçoit le monde actuel et cherche à y trouver sa place.

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