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Unesco : les experts défavorables à l'inscription de Bethléem

Un Palestinien passe devant l'église de la Nativité à Bethléem, le 7 février 2010[AFP/Archives]

L'église de la Nativité à Bethléem ne devrait pas être mise dès cette année sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, selon les recommandations des experts qui estiment que les Palestiniens n'ont pas procédé à une évaluation complète des menaces pesant sur le site.

Les Palestiniens, membres de l'Unesco depuis octobre 2011, ont choisi de présenter comme premier site pour le Patrimoine mondial "l'église de la Nativité et la route du pèlerinage, à Bethléem" en tant que "Lieu de naissance de Jésus".

Ils demandent son inscription "en urgence" du fait du "délabrement et de la dégradation de l'ensemble architectural de l'Eglise de la nativité".

Haut lieu de pèlerinage, Bethléem est le premier site touristique des Territoires palestiniens (deux millions de visiteurs en 2011). Datant de l'empereur romain Constantin, au IVe siècle, la basilique de la Nativité est l'une des églises les plus anciennes et sacrées de la chrétienté.

Ce dossier sera examiné par le Comité du patrimoine mondial, composé de représentants de 21 pays, qui se réunit à Saint-Pétersbourg du 24 juin au 6 juillet.

Dans son avis, disponible sur le site de l'Unesco, le Conseil international des monuments et des sites (Icomos), qui évalue les candidatures, critique le dossier présenté par les Palestiniens.

Si l'église de la Nativité présente bien la "valeur exceptionnelle universelle" requise pour figurer au Patrimoine mondial, "aucune étude n'a été faite sur la pertinence des délimitations ou les exigences de protection et de gestion" du site, déplore-t-il.

Les experts suggèrent aux Palestiniens de revenir avec une nouvelle proposition permettant "de procéder à une évaluation complète des besoins du bien en termes de protection, de conservation et de gestion des visiteurs".

Ils suggèrent de délimiter "un périmètre plus large", incluant une partie de la ville historique, dont "la relation symbiotique" avec le site est "menacée par le développement inapproprié et l'absence de contrôle de la circulation et du tourisme".

Quant à l'urgence d'une décision, l'Icomos reconnaît le mauvais état du lieu du fait du manque de collaboration "au cours des mille dernières années" entre l'Eglise grecque orthodoxe, l'Eglise arménienne et l'Eglise romaine catholique qui contrôlent conjointement le site.

Mais des mesures sont sur le point d'être prises pour réparer la toiture, note l'Icomos, ce qui fait que l'église n'est pas exposée "à une menace imminente".

Le Comité du patrimoine ne suit pas systématiquement les recommandations techniques de l'Icomos, pouvant prendre en compte d'autres considérations plus politiques.

Les Palestiniens avaient été admis le 31 octobre comme membres à part entière de l'Unesco lors d'un vote qui avait provoqué la colère des Israéliens et des Américains. Ces derniers avaient immédiatement suspendu leur financement de l'Unesco, privant l'organisation de 22% de son budget.

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