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Le choix de BDSphère : Retour à Gênes

Le périple de Baldassare, tome 3. Extrait. [© Joël Alessandra / Casterman]

Avec La tentation de Gênes, le dessinateur Joël Alessandra achève d’une main de maître une trilogie adaptée du Périple de Baldassare, le célèbre roman d’Amin Maalouf qui oscille entre conte et roman ésotérique. Le traitement, en couleurs directes, tout à l’aquarelle, renforce l’impression de carnet de voyages.

11 septembre 1666. Baldassare Embiaco, un Génois d’Orient, négociant en livres et curiosités, est parti à la recherche du Centième nom, un mystérieux ouvrage qui, dit-on, contiendrait l’ultime patronyme d’Allah et détiendrait le salut du monde. Son long voyage mouvementé l’a conduit des rives du bassin méditerranéen jusqu’à Londres en cette année 1666, symboliquement marquée par le « chiffre de la bête ».

Alors qu’il met enfin la main sur le volume tant convoité, un gigantesque incendie se déclare dans la capitale anglaise. La population, qui cherche un bouc émissaire, ne tarde pas à s’en prendre aux étrangers. Dans la ville, en proie aux flammes, les plus folles rumeurs se répandent, laissant entendre que les flottes hollandaises et françaises multiplient les assauts contre le royaume d’Angleterre.

Aidé par Bess, une jeune et jolie Londonienne aux charmes de laquelle il a succombé, Baldassare est contraint de fuir avec le précieux manuscrit. Regagnant le continent, le jeune homme va devoir s’en retourner à Gênes où l’attend la grâce d’un amour qu’il n’espérait plus.

Le dessinateur Joël Alessandra conclut d’une main de maître cette trilogie inspirée du célèbre roman éponyme d’Amin Maalouf, paru en 2000, baigné d’aventures, de religion et d’histoire ancienne. L’auteur libanais, qui mit plus de six ans pour écrire ce récit, faisait raconter à Baldassare son périple sous la forme d’un journal. Joël Alessandra reprend cette structure narrative, alternant des planches au découpage classique avec des pages purement graphiques, à la manière d’un carnet de voyages.

Comme Jacques Ferrandez des Carnets d’Orient, dont l’influence est ici évidente, le dessinateur travaille à la façon des peintres orientalistes du XIXe siècle. Le dessin, tout au trait de crayon peu appuyé, laisse éclater les somptueuses aquarelles soutenues et lumineuses dans une débauche de bleu et de rouge éclatants. Une très belle réussite.

Le périple de Baldassare, tome 3, la tentation de Gênes, Joël Alessandra d’après l’ouvrage d’Amin Maalouf, Casterman, 64 pages, 14 euros.

 

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