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Convention collective : l'appel de cinéastes

Un plateau de tournage, en 2009 à Grenoble [Jean-Philippe Ksiazek / AFP/Archives] Un plateau de tournage, en 2009 à Grenoble [Jean-Philippe Ksiazek / AFP/Archives]

Un collectif de cinéastes parmi lesquels Jacques Audiard, François Ozon, Pascale Ferran, Guillaume Canet ou Valérie Donzelli lancent "un appel pour sortir de l'impasse" dans le dossier contesté de la nouvelle convention collective de la production.

Dans une lettre rendue publique mercredi et dont l'AFP a eu copie, les signataires affirment "partager le constat des techniciens qui dénoncent la dérive à la baisse de leurs salaires depuis une dizaine d'années (...). Ils estiment que la nouvelle convention collective signée par une partie de la profession et des syndicats "pourrait s'avérer désastreuse pour tout le secteur", techniciens compris, accentuant les délocalisations, entraînant des surcoûts pour tous les films sans parler des oeuvres à petit et moyen budgets qui ne se feraient pas.

Dans un long texte, les cinéastes, "au coeur du conflit qui déchire la profession", demandent "solennellement" aux ministères de tutelle (Culture et Emploi) et au Centre national du Cinéma (CNC) d'élargir le champ de mission du médiateur récemment nommé afin qu'il mette en place un groupe de réflexion avec tous ceux (producteurs, réalisateurs et techniciens) qui "dans un souci d'apaisement, pourraient être de véritables forces de propositions".

Après sept ans de négociations, une première convention collective a été signée le 19 janvier 2012 par l'API, qui regroupe les "gros" de la distribution (Gaumont, Pathé, UGC, MK2, etc.), ainsi que par la CGT et le SNTPCT (syndicat des techniciens) notamment.

Le texte prévoit la mise en place de seuils minimaux de rémunération pour les réalisateurs, ouvriers et techniciens du cinéma.

C'est l'arrêté d'extension de cette convention que le ministre du Travail devait signer le 11 avril pour une entrée en vigueur au 1er juillet. Mais face à l'opposition de la grande majorité des producteurs indépendants réunis au sein de l'APC, de l'AFPF, du SPI et de l'UPF qui ont signé une convention collective concurrente en janvier dernier avec la CFDT, un médiateur a été nommé et l'extension de la convention API-CGT-SNTPCT suspendue.

Les cinéastes préconisent des "mesures d'urgence pour sortir par le haut de cette impasse" à commencer par la négociation d'une nouvelle convention collective qui s'appuie sur la grille de salaires de la convention suspendue pour mettre un terme aux abus", tout en prenant en compte "les différences de réalités économique et artistique des films".

Ainsi si pour les films au-dessus de 8 millions d'euros, la convention serait appliquée entièrement, pour les films entre 3,5 et 8 M EUR, tous les techniciens seraient payés au minimum syndical mais une liberté de négociation de gré à gré serait conservée concernant les heures de nuit ou supplémentaires".

Les films entre un 1 et 3,5 millions seraient dans les mêmes conditions que la précédente mais avec la possibilité de descendre jusqu'à moins 20% du minimum. Les films en dessous de un million d'euros ne seraient pas soumis à cette convention.

Conscients qu'une telle nouvelle convention produirait "un vrai surcoût mais évidemment moindre que celle de la convention suspendue", il leur semble "de la plus haute importance de solidariser cette renégociation à une réflexion sur le financement des films à petit et moyen budget".

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