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Cannes 9e jour: le sacre de Jerry Lewis

Michel Legrand (à gauche) et Jerry Lewis, sur le tapis rouge de Cannes, le 23 mai 2013 [Anne-Christine Poujoulat / AFP] Michel Legrand (à gauche) et Jerry Lewis, sur le tapis rouge de Cannes, le 23 mai 2013 [Anne-Christine Poujoulat / AFP]

La passion brûlante de deux femmes filmée avec délicatesse et sensibilité, comme rarement au cinéma, par le Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche ("La Vie d'Adèle"), et le road movie mélancolique de l'Américain Alexander Payne ("Nebraska"), truffé de répliques décapantes, ont été dévoilés, jeudi, en compétition officielle pour la Palme d'or. Si Kechiche dépeint notamment le ballet et le désir des corps à travers des scènes de sexe aussi naturelles qu'explicites, sans jamais être glauques, Payne a choisi le noir et blanc pour montrer une Amérique rurale économiquement déprimée, dans les pas d'un vieil homme qui n'a plus toute sa tête et d'un fils qui va lui prouver son amour.

- Palmarès - Pour les critiques étrangers, interrogés par la revue professionnelle Screen, le film des frères Coen "Inside Llewyn Davis", sur les tribulations d'un chanteur de folk dans Greenwich village, conserve son avance dans la course à la Palme d'or. "Le Passé" de l'Iranien Asghar Farhadi et "La grande bellezza" de l'Italien Paolo Sorrentino sont toujours ex aequo en deuxième position, suivis de "Tel Père, tel fils" du Japonais Hirokazu Kore-Eda, et de "Ma vie avec Liberace" de l'Américain Steven Soderbergh. Les projections, mercredi, de "GriGris" de Mahmat-Saleh Haroun et "Only God Forgives" du Danois Nicolas Winding Refn, n'ont visiblement pas séduit. Même constat du côté des accrédités français qui restent sous le charme du film iranien "Le Passé", devant le chinois "A Touch of sin".

- L'homme du jour - Cannes a rendu jeudi hommage au chanteur et acteur américain Jerry Lewis, 87 ans, venu présenter hors compétition son dernier film, "Max Rose", de Daniel Noah. L'interprète de "Docteur Jerry et Mister Love" (1963) y joue un vieux jazzman dont la femme vient de mourir. "C'est le meilleur script que j'aie lu depuis 40 ans", a-t-il assuré devant la presse à Cannes, qu'il a fait rire aux éclats. "Si vous écrivez sur le film, faites attention à l'épeler correctement: Max Rose, M-O-U-R-U-E-N-N-Y-I-L-G-R-Y". Clown des temps modernes aux mimiques élastiques, aussi à l'aise sur scène que devant ou derrière la caméra, Jerry Lewis est aussi un acteur dramatique, comme Martin Scorsese l'avait révélé en 1983 dans "La Valse des pantins". Son jeu déjanté, ses gags à répétition et son association légendaire (1946-1956) avec Dean Martin à l'âge de 20 ans, lui valent la célébrité. Aux Etats-Unis, ses détracteurs lui reprochent ses grimaces, un jeu sans nuances et un comique jugé épais. Mais il a longtemps été fêté en Europe, en France en particulier où son prénom seul, en lettres majuscules, a souvent suffi à attirer les spectateurs.

- Sur le tapis rouge - Ils étaient sur les marches jeudi soir: l'acteur américain Jerry Lewis, 87 ans, auquel le festival rendait hommage, accompagné de son ami Michel Legrand, compositeur de légende, la chanteuse et actrice Arielle Dombasle dans une délicate robe blanche drapée, venue présenter son premier film "Opium", les actrices Laura Dern, venue accompagner son père Bruce, héros du film en compétition "Nebraska", mais aussi Elsa Zylberstein, Julie Gayet, Farida Khelfa, les acteurs Christian Clavier et le jeune Kev Adams, la réalisatrice Yolande Moreau, le top-model Heidi Klum ou encore le cinéaste Costa-Gavras.

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