En direct
A suivre

Jodie Foster : ces 7 choses à savoir sur l'actrice et réalisatrice américaine

Elle sera bientôt à l'affiche du film «Désigné coupable», avec le comédien français Tahar Rahim. [© Jean-Baptiste LACROIX / AFP]

Depuis près de cinq décennies, Jodie Foster, qui a enchaîné les succès et cumulé les récompenses, ne cessent de surprendre et de mener une carrière hors des sentiers battus. Dans le cadre du 74e Festival de Cannes qui s’ouvrira ce mardi, l’Américaine de 58 ans recevra une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Une enfant de la balle

Né à Los Angeles en 1962, près du quartier de Hollywood, elle est une enfant prodige, sachant lire dès l’âge de trois ans. Ses premières apparitions remontent à 1964 où, alors âgée de deux ans à peine, elle joue déjà dans des publicités. Une quarantaine de publicités plus tard, elle rejoint en 1968 les rangs de la série télé «Mayberry R.F.D»., où son frère Buddy faisait déjà ses gammes. La maman de Jodie, qui élève seule ses enfants, court avec eux les castings de Los Angeles. A l’époque, Jodie compose parfaitement sur deux tableaux, la comédie et les études, qu’elle suit brillamment au lycée français de Los Angeles. En 2007, l’actrice de Taxi Driver déclarait : « J’ai fait des films toute ma vie. Quand j’aurai 90 ans, je jouerai encore. Sans doute des remakes des films de Simone Signoret...».

Un pygmalion nommé Martin Scorsese

En 1974, sur le tournage d’«Alice n’est plus ici», elle rencontre l’homme qui allait changé sa vie et faire d’elle une star : Martin Scorsese. Il lui propose le rôle d’Iris, une jeune prostituée, dans le film «Taxi Driver (1976)». La première référence de sa carrière. Ses pairs restent bluffés par sa prestation.

Toujours en 1976, Jodie interprète, alors qu’elle affiche à peine 13 ans, une vamp dans une parodie de comédie musicale et de film de gangster restée culte, et joué exclusivement par des enfants : «Bugsy Malone», réalisé par Alan Parker. Cette année-là, elle découvre également le festival de Cannes, présidé par Jeanne Moreau, et «Taxi Driver», malgré la polémique concernant sa violence, obtient la palme d’or. Sa carrière est lancée : elle obtient au passage une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle en 1976.

Victime d’un admirateur fanatique

Brillante, elle poursuit ses études au lycée français de Los Angeles, puis entre dès 1980 à la prestigieuse université de Yale, en se spécialisant en littérature anglo-saxonne. Tout en enchaînant les films, la jeune fille continue à parfaire sa culture et son français (qu’elle parle aujourd’hui couramment et sans accent). Son parcours exemplaire est toutefois quelque peu terni par un fait divers.

En 1981, John Hinckley, un de ses fans, tire sur le président Ronald Reagan pour attirer l’attention de l’actrice. Jugé en 1982, Hinckley est considéré non coupable pour raisons psychiatriques et confié à l’hôpital Sainte Elizabeth de Washington. Depuis cet incident, l’actrice reste sur ses gardes et ne s’étend que rarement sur sa vie privée.

Une homosexualité assumée

En 2013, lors de la cérémonie des Golden Globes, Jodie Foster, alors âgé de 50 ans, évoque pour la première fois publiquement son homosexualité. L’actrice rend hommage à l'ex-femme de sa vie, Cydney Bernard.

«Cela aurait pu être un grand discours de coming-out. Mais j'ai fait mon coming-out il y a mille ans, à l'âge de pierre», déclare-t-elle à l’époque. Aujourd’hui, celle qui est mère de deux enfants, Charles et Kit, nés respectivement en 1998 et 2001, est mariée à la photographe Alexandra Hedison. Les deux femmes se sont dit oui en avril 2014.

Elle est francophile

Sa mère était elle-même férue de culture française. Cette proximité culturelle a conduit la jeune actrice américaine à tourner, en 1977, aux côtés de Jean Yanne et de Bernard Giraudeau dans «Moi, Fleur Bleue» d’Éric Le Hung. Un petit béret sur la tête, elle chante : «Je t’attends depuis la nuit des temps», la même année.

Claude Chabrol lui confiera également un rôle, en 1983, dans «Le sang des autres». En 2005, Jean-Pierre Jeunet lui offre un second-rôle dans «Un long dimanche de fiançailles». Dès la sortie d’Amélie Poulain, Jodie Foster avait manifesté l’envie de travailler avec Jeunet. Elle ne cache pas son attachement à notre culture et à notre pays.

Deux oscars avant trente ans

En 1988, Jonathan Kaplan - connu comme le réalisateur de la série à succès «FBI, portés disparus» - tourne «Les accusés» et choisit Jodie Foster pour interpréter le rôle principal. Elle y joue Sarah Tobias, une jeune femme victime d’un viol qui défend son cas. Pour cette prestation éprouvante, elle rafle à 24 ans l’Oscar de la meilleure actrice et le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique en 1989. Chose rare, deux ans plus tard, se croyant déjà au faîte de la consécration, l’actrice reçoit ces mêmes récompenses pour le rôle de Clarice Starling dans «Le Silence des agneaux» de Jonathan Demme, film devenu culte. Pour la comédienne, devenue incontournable, il s’agit d’un nouveau coup d’accélérateur dans sa carrière. Elle en profite pour acquérir une réelle liberté.

Elle enchaîne toute une palette de rôles dans des productions aussi variées que le drame «Sommersby» (1993), le western-comédie «Maverick» (1994) – où elle se lie profondément avec celui qui deviendra un ami, Mel Gibson –, ou encore «Nell» la même année, un drame dans lequel elle interprète une jeune fille étrange et totalement coupée du monde. Parmi les œuvres qui ont marqué l’actrice figurent également «Contact» (1997),  film de science-fiction ambitieux réalisé par Robert Zemeckis, «Anna et le roi» (1999) et «Flight Plan» (2005), un autre succès.

Une réalisatrice inspirée

Dans une interview donnée à Andy Warhol en novembre 1976 pour son magazine «Interview», la toute jeune fille – qui sort juste de ses deux expériences avec Martin Scorsese – affirmait déjà vouloir devenir réalisatrice. En 2008, elle déclare au quotidien «Direct Matin» : «J’ai beaucoup plus la personnalité d’un metteur en scène que celle d’un acteur. J’ai commencé le cinéma à une époque où une femme ne pouvait pas se permettre de réaliser des films... Lorsque j’ai réalisé que c’était possible, cette idée ne m’a plus lâchée».

Le rêve se réalise en 1991 avec «Le Petit homme», premier film très «personnel». Beaucoup y ont vu des similitudes entre la réalisatrice et cet enfant surdoué, Fred Tate, qui est contraint de vivre séparé de sa mère, pour rejoindre un institut où il pourra éprouver son intelligence. Jodie Foster, cadette d’une famille de quatre enfants à l’esprit vif, a en effet rapidement quitté le foyer monoparental pour voler de ses propres ailes et suivre des études brillantes. La réalisatrice signera trois autres longs-métrages : «Week-end en famille» (1996), «Le complexe du castor» (2011) et «Money Monster» (2016), thriller avec Julia Roberts et George Clooney.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités