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Bernard Werber : « Être auteur de science-fiction, c’est avoir une réflexion sur le futur »

Bernard Weber en 2012[Capture d'écran Youtube]

Bernard Werber, auteur de la trilogie des Fourmis, des Thanatonautes et du Cycle des dieux a publié en 2009 Le miroir de Cassandre. Celui qui, en 2006, a réalisé son premier long-métrage, Nos amis les Terriens, met cette fois en scène une jeune fille de 17 ans. Cassandre, comme l’héroïne de l’Iliade, a le don de prédire l’avenir. L’auteur aux quinze millions d’ouvrages vendus à travers le monde reprend les ingrédients qui ont fait son succès : mythologie, philosophie et science-fiction tout en s’inspirant cette fois de l’actualité politique et environnementale. 

 

Archive – article publié le vendredi 16 octobre 2009

 

Plus que jamais, votre dernier roman, Le miroir de Cassandre, s’inspire de l’actualité.

Bernard Werber : Si je devais analyser mon travail depuis le début, je dirais que Les fourmis  étudiaient les rapports entre l’infiniment petit et l’homme. Nous les dieux s’attachait à l’infiniment grand et l’infiniment petit. Nos amis les humains évoquait l’infiniment lointain. Avec Le miroir de Cassandre, je donne le point de vue d’une jeune fille autiste qui n’arrive pas à communiquer avec les autres mais pressent l’avenir. Avec ce roman, je sors de ma veine habituelle. Plus qu’à l’action, je m’attache à la psychologie. Je ne suis plus dans les sciences dures mais dans les sciences douces, je ne suis pas dans le futur lointain mais dans l’avenir proche.

 

Vidéo : Bernard Werber explique Le Miroir de Cassandre

 

 

Vous pointez des faits d’actualité polémiques tels le Tibet et la Chine, la visite de Kadhafi, le terrorisme. L’auteur que vous êtes a-t-il besoin de donner son point de vue de citoyen ?

B. W. : Actuellement, les politiciens, les philosophes ou les scientifiques n’osent plus parler des conséquences de nos actes dans l’avenir. C’est donc aux auteurs de science- fiction de faire ce travail de visionnaires, car les autres ont peur d’être ridicules.

 

Comme souvent, vous vous inspirez de la mythologie, ici avec le mythe de Cassandre (fille de Priam, roi de Troie, qui a le don de prémonition, ndlr) ?

B. W. : Pour moi, le mythe est la base de l’intrigue, la racine, l’ancrage dans le passé plus ou moins lointain. A partir de la racine, je fais pousser l’arbre de l’histoire avec ses ramifications. Le mythe de Cassandre, c’est l’essence même de mon travail. Parce qu’être auteur de science-fiction, c’est avoir une réflexion sur le futur. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai dédié mon livre à tous les visionnaires passés, présents et futurs.

 

On retrouve aussi la science. Comment avez-vous effectué vos recherches ?

B. W. : La toute première chose que j’ai faite a été d’aller en haut de la tour Montparnasse, là d’où se jette mon personnage. Par ailleurs, quand j’étais journaliste scientifique, j’avais fait un dossier sur les autistes surdoués, je m’étais rendu dans des centres spécialisés. Enfin, à Madagascar, j’ai aussi rencontré des communautés qui vivent dans une décharge publique, comme mes personnages.

 

Vidéo : Le parcours singulier de Bernard Werber

 

 

Vous avez vendu plus de 15 millions d’ouvrages à travers le monde. Pensez-vous que la célébrité vous expose davantage à la critique ?

B. W. : En France, c’est très mal vu de plaire aux lecteurs. C’est un peu le clou qui dépasse et qui attire le marteau. Cela ne m’empêche pas d’aller tous les matins au café et d’écrire durant quatre heures et demie. D’ailleurs, j’ai déjà commencé mon prochain livre.

 

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