L’enfer des Affaires étrangères. Trois ans après la publication du best-seller BD de Christophe Blain (près de 200 000 albums vendus) et Abel Lanzac, Bertrand Tavernier porte à l’écran les aventures d’Arthur Vlaminck.
Ce jeune thésard est sollicité par le Quai d’Orsay. La mission de Vlaminck est de rédiger les discours du flamboyant ministre, Alexandre Taillard de Worms.
Le chef de la diplomatie est une tornade humaine qui épuise ses collaborateurs. Fervent patriote, le ministre se revendique autant des droits de l’homme que de l’esprit des lumières.
Face aux risques d’un conflit sanglant entre les Etats-Unis et un pays oriental, Taillard de Worms a du pain sur la planche. Le ministre, son armée de conseillers et le jeune Vlaminck devront convaincre l’ONU du danger d’une guerre.
Une période historique
En 2010, le célèbre dessinateur Christophe Blain (double meilleur album à Angoulême) croquait le scénario du diplomate Antonin Baudry, alias Abel Lanzac. Ce dernier s’inspirait de son expérience vécue auprès d’un ministre bien réel, Dominique de Villepin.
Quai d’Orsay se déroule avant la guerre en Irak et retrace l’aventure du fameux discours pacifiste à l’ONU. Bertrand Tavernier ( L.627 , Dans la brume électrique ) signe une adaptation géniale et fidèle de la bande dessinée. Le cinéaste restitue avec un humour absurde l’ambiance explosive du ministère.
Les disputes et claquements de portes ponctuent sans cesse les dialogues dans les bureaux minuscules des conseillers. Le casting est excellent. Entre un Raphaël Personnaz déboussolé et un Niels Arestrup brillant dans son rôle de vieux sage, Thierry Lhermitte explose dans son interprétation fébrile et drôle d’un Worms-Villepin.
Entre farce et chronique réaliste, Quai d’Orsay pulvérise autant qu’il magnifie le monde politique.
Quai d’Orsay , de Bertrand Tavernier. En salles.
Bertrand Tavernier, nostalgique du discours de Villepin à l'ONU