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Jean Reno : "Il y a un moment où on est crédible dans les rôles de grand-père"

Jean Reno, dans le film de Rose Bosch, "Avis de mistral" Jean Reno, dans le film de Rose Bosch, "Avis de mistral"[François LEFEBVRE]

Après «La Rafle», Jean Reno retrouve la réalisatrice Rose Bosch pour « Avis de mistral ». Un film solaire qui encourage la communication entre les grands-parents et leurs petits-enfants. Le long métrage incite en outre à profiter des beautés de la campagne, une valeur dans laquelle l’acteur se reconnaît.

 

Qui est Paul, votre personnage ?

Paul est bourru, seul, taiseux. Il vit presque caché. C’est un homme blessé qui ne parle plus à sa fille depuis longtemps. Il y a beaucoup d’hommes qui ne communiquent pas avec leurs enfants. A travers ce grand-père et ses petits-enfants, Rose avait envie de parler de son grand-père, de la Provence, où elle est née. Elle voulait montrer que les grands-parents ont aussi une vie passionnante si on s’y intéresse. 

 

Pourquoi Rose Bosch vous a-t-elle proposé le rôle ?

Mon père était andalou. J’ai une maison en Provence depuis plusieurs années. J’ai des oliviers. Rose savait qu’il y avait beaucoup de choses dans le film qui m’intéresserait. 

 

C’est votre premier rôle de grand-père.

Il y a un moment où on est crédible dans les rôles de grand-père. Et je me suis souvenu de ce que Montand avait dit : « il vaut mieux les faire quand on jeune ».

 

Aviez-vous, la réalisatrice et vous, la même vision du personnage ?

Rose écrit très bien. Elle a été journaliste, elle a l’habitude de la plume, du mot. Je me suis fait mon idée du personnage en lisant le scénario et elle a été contente. Elle m’a laissé filer. Elle n’a pas eu besoin de me reprendre.

 

Elle dit que vous lui faites penser à Jean Gabin.

C’est beaucoup trop. Gabin, c’est tout. L’un des rares films que j’ai sur iTunes, c’est « Les Misérables ». J’adore aussi la scène du discours dans le film « Le Président ». C’est une leçon d’acteur.

 

Le film est une charge contre les grandes villes. Partagez-vous ce sentiment ?

Autant j’aime la ville, son énergie, sa beauté, mais parfois les grandes villes me gonflent avec leur froideur et leur immatérialité. On a besoin de quitter la ville. Ne serait-ce que pour la retrouver. Elle envoie des signaux formidables mais on a aussi besoin d’autres signaux. C’est un des messages du film que je partage.

 

Que vont trouver les spectateurs dans « Avis de mistral » ?

La famille. Eux-mêmes. Certains de leurs problèmes. Une certaine douleur, une certaine joie. Tout ce qui tourne autour de la famille et des valeurs. Le temps qui passe, l’amour. Le dialogue.

 

Le film est lumineux, solaire. Le tournage a-t-il été aussi agréable ?

On a démarré avec beaucoup de mauvais temps. De la pluie, du vent. Ca n’a pas été une sinécure. Il y a aussi eu beaucoup de cigales. Et il a fallu refaire tout le son en studio.

 

Votre filmographie est éclectique. Comment fonctionnez-vous?

A la rencontre. Je ne fais jamais deux fois la même chose. Je ne cherche pas du tout à coller à des personnages qui me ressemblent. Ca ne m’intéresse pas. J’aime jouer quelqu’un qui est loin de moi, qui a des problèmes que je n’ai pas. En France, on a des étiquettes. En Angleterre, il est plus facile de varier d’un rôle à l’autre. Si je pouvais, je ferai un rôle de croque-mort, puis un pilote d’avion, un comptable, un skieur… Sinon on fait toujours pareil. J’adorerais jouer un rôle de compositeur ou de chef d’orchestre.

 

La bande-annonce de « Avis de mistral » :

 

« Avis de mistral », de Rose Bosch, avec Jean Reno, Anna Galiena, Chloé Jouannet et Hugo Dessioux. En salles le 2 avril. 

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