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3 raisons de se rendre à l'exposition Toulouse-Lautrec au Grand Palais

Du mercredi 9 octobre 2019 au 27 janvier 2020, Toulouse-Lautrec s'installe au Grand Palais.

Première retrospective française depuis 1992, le Grand Palais compte bien rendre à César Toulouse-Lautrec ce qui appartient à César Toulouse-Lautrec avec cette exposition exceptionnelle autour du peintre, trop souvent victime du folklore qu'il véhicule. Cette exposition réunissant près de 200 oeuvres tente de montrer tout le réalisme expressif du peintre, loin de la caricature. Voici trois raisons (parmi tant d'autres) de (re)découvrir Toulouse-Lautrec.

un féministe avant l'heure

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Henri de Toulouse-Lautrec, «Rousse (La Toilette)»,1889, Paris, Musée d'Orsay © Rmn-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandoski

Souvent réduit à Montmartre, aux peintures de danseuses du Moulin Rouge et des prostituées, Henri de Toulouse-Lautrec peint surtout son époque, et parmi elle, les femmes à qui il voue un culte sincère. Bien trop souvent, Toulouse-Lautrec a pu être critiqué pour avoir exploité le monde de la nuit parisienne et du sexe tarifé alors que l'exposition montre à quel point le peintre ne possédait pas une once de misogynie ni de jugement dans ses peintures. S'il a compris le potentiel des lieux de plaisir de Montmartre, l'hedonisme n'est pas son réel objet : le peintre n'a de cesse d'analyser les comportements humains, souvent révélés par le sexe, l'alcool et la danse.

Un artiste d'avant-garde et libre

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Henri de Toulouse-Lautrec, «Nice, souvenir de la promenade des Anglais», 188, Paris, Petit Palais, musée des beaux-Arts de la ville de Paris © Petit Palais / Roger-Viollet

Pan plutôt méconnu de la vie du peintre : Toulouse-Lautrec s'est rapidement rapproché du monde de la photographie, conscient du pouvoir de ce médium, notamment dans la recherche du mouvement. Il s'y appuie pour peindre et se peindre dans des rôles étonnants parfois : il peut ainsi lui arriver de changer de sexe, d'âge ou de continent devant l'objectif. Loin de se grimer pour se cacher, le jeune peintre souhaite en fait peindre tout et se retrouve comme beaucoup de ses contemporains, irrésistiblement attiré par le mouvement.

D'ailleurs, une section est reservé à cette notion très importante dans l'oeuvre de celui qui dessine depuis l'enfance des chevaux. Plus tard, il tentera, lui aussi, d'exprimer dans sa peinture les mouvements des danseuses de cabaret.

Un peintre dans son époque

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Henri de Toulouse-Lautrec, «La Revue Blanche bi-mensuelle», 1895, affiche, Paris, musée des Arts décoratifs © MAD, Paris / Jean Tholance

L'exposition s'attarde avec joie sur ses relations aux autres artistes de l'époque avec qui le peintre a entretenu de nombreuses correspondances : Degas, Manet ou encore Ingres. L'accrochage permet également de découvrir un jeune Toulouse-Lautrec qui se fera très tôt admettre dans l'atelier de Léon Bonnat puis de Fernand Cormon («Le Caïn») auprès duquel il apprend à se jouer de la lumière et des corps et dont il va vite se départir pour dépeindre davantage «la vie moderne».

C'est aussi un des plus grands affichistes de son temps - admiré même par Picasso - que le public pourra (re)découvrir. Il cotoie également les Nabis, Bonnard et Vuillard grâce à la «Revue blanche» à laquelle il collabore. Jusqu'à la fin de sa vie, l'artiste fera preuve d'anti-conformisme et de liberté, même lorsqu'il sera interné à Neuilly à la demande de ses parents, avant de mourir deux ans plus tard, ravagé par l'alcool et la syphillis.

«Toulouse-Lautrec, résolument moderne», du 9 octobre 2019 au 27 janvier 2020 au Grand Palais.

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