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Année de la BD 2020 : le coup de gueule de Marion Montaigne

Marion Montaigne, primée lors du dernier Festival d'Angoulême et présidente du jury cette année, a tiré la sonnette d'alarme quant à la rémunération des auteurs de BD Marion Montaigne, primée lors du dernier Festival d'Angoulême et présidente du jury cette année, a tiré la sonnette d'alarme quant à la rémunération des auteurs de BD[ Crédit Yohan Bonnet / AFP ]

A deux semaines de l'ouverture du Festival de BD d'Angoulême, l'auteure de BD Marion Montaigne a écrit une lettre au ministre de la Culture, Franck Riester, en direct sur France Inter, afin de l'encourager à agir en faveur des auteurs de bande dessinée de plus en plus précaires.

Alors qu'elle s'est fait connaître pour son blog «Tu mourras moins bête», Marion Montaigne, également présidente du jury d'Angoulême en 2020, n'a pas mâché ses mots lors de l'émission «Boomerang» (France Inter), concernant le traitement fait aux auteurs de BD alors que l'Etat s'apprête à lancer officiellement  l'opération «BD2020» lors du Festival International de la BD le 30 janvier prochain.

Dans cette lettre, la dessinatrice revient sur le «rapport Racine», très attendu par les auteurs de BD et «égaré», selon les mots plein d'ironie de l'auteure de «Dans la combi de Thomas Pesquet» (éd. Dargaud).

Qu'est ce que le rapport «Racine» ?

Du nom de Bruno Racine à qui le ministère de la Culture avait demandé un état des lieux de la profession d'auteur de BD, le rapport Racine a été mis en place en 2019 alors que les auteurs grinçaient des dents à l'idée de la fameuse année de la BD.

Si les chiffres de ventes s'affichent vertigineux (plus de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires) dans un contexte de crise du livre, les créateurs de ces albums de BD connaissent, eux, une précarité grandissante. Alors que le rendu de ce rapport était prévu pour novembre 2019, Marion Montaigne s'étonne du silence du ministère et réclame les résultats de ce fameux rapport Racine.

Selon l'auteure, le Syndicat National de l'Edition ne souhaite pas une meilleure répartition des droits, tout comme les professionnels du livre : «les éditeurs veulent que tout reste comme avant, et on les comprend !», s'insurge-t-elle au micro d'Augustin Trapenard.

«Nous écouter avec gravité, c'est bien. Agir, c'est mieux»

«Nous, on aimerait que le ministre Franck Riester se réveille ! Proclamer son attachement à la BD, nous écouter avec gravité, c'est bien. Mais agir, c'est mieux !», écrit-elle dans sa lettre, souhaitant savoir «ce que ce rapport constate, et surtout ce qu'il propose».

Alors que Franck Riester convoquait toute la presse il y a peu pour présenter les dispositifs prévus lors de cette année de la BD, Marion Montaigne exige, elle, du concret : «cette année, merci de pas nous endormir avec la promesse de nouvelles commissions d'une décennie de la bande dessinée ou d'un centre intergalactique des livres de l'image. Cette année, on veut aller au festival en lisant le rapport Racine dans le train. On veut que le ministre le retrouve et le libère. On ne veut pas qu'on finisse par croire que cette année de la BD n'était qu'un soutien industriel, plutôt qu'une véritable réflexion sur les conditions de la création et la situation des auteurs».

Marion Montaigne, porte-parole des auteurs de BD 

Franck Riester, et peut-être même le président de la République, sont certes toujours attendus au Festival d'Angoulême. De son côté, Marion Montaigne a rassemblé, en seulement deux minutes radiophonique, toute une communauté d'auteurs derrière elle.

Une auteure à succès doublée d'une présidente du jury du plus grand festival de Bd au monde devenue porte-parole de la cause des auteurs BD ? De quoi donner quelques sueurs froides au ministre lors de sa venue fin janvier.

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