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Nicolas Carreau emmène ses lecteurs dans les bibliothèques de stars

Le journaliste Nicolas Carreau plonge régulièrement pour Europe 1 dans les bibliothèques des stars Le journaliste Nicolas Carreau plonge régulièrement pour Europe 1 dans les bibliothèques des stars. [© JACQUES DEMARTHON / AFP]

Avant le confinement, le journaliste Nicolas Carreau a pu rendre visite aux stars et à leurs bibliothèques. Il nous en fait profiter avec délectation dans son recueil d'interviews : «Et vous ? Vous les rangez comment vos livres ?» (éd. La librairie Vuibert).

Quel est le point commun entre François Morel, Valérie Damidot ou Dave ? Leur amour des livres, mais certainement pas leurs bibliothèques. «Une bibliothèque peut dire beaucoup de choses sur son propriétaire : ses convictions politiques, sa culture littéraire, ses hobbies, sa manière d’être, de ranger, d’être soigneux ou pas. C'est un sujet presque psychanalytique ! », explique Nicolas Carreau.

Au journaliste d'avouer qu'il s'est souvent laissé surprendre par les ouvrages trouvés dans les étagères des stars interviewées. «La bibliothèque de Dave est peut-être la plus étonnante de celles que j'ai eu la chance de visiter : je me suis rendu chez l'interprète «Du côté de chez Swann» persuadé qu'il était un grand lecteur de Proust. En fait, il n'aime pas particulièrement l'écrivain. Il m'a tout de suite parlé de Paul d'Ivoi que je ne connaissais pas mais qui - je l'ai appris alors - était aussi connu que Jules Verne au dix-neuvième siècle. Dave est aussi un très grand connaisseur de science-fiction et un grand collectionneur qui a pourtant perdu tous ses livres de jeunesse dans le naufrage du bateau qui transportait ses livres depuis les Pays Bas jusqu'en France».

La bibliothèque, cet objet intime parfois inavouable

Finalement très intime, une bibliothèque révèle ainsi beaucoup de l'histoire et des intérêts de chacun. C'est certainement pour cela que beaucoup hésitent ou refusent de montrer leurs étagères. «En France, on possède un grand complexe face à sa bibliothqèue, comme s'il fallait avoir lu tous les livres qu'on possède. Mais il y a mille raisons de ne pas l'avoir fait : des livres-cadeaux qu'on n'a pas envie d'ouvrir, des livres qu'on n'a pas réussi à finir..» rassure l'auteur.

Quand j'ai commencé à beaucoup lire pendant mes études, je me surprenais à regarder un peu dans les rayonnages des gens chez qui j'étais invité. Découvrir les livres cachés derrière la première rangée de volumes peut être gênant pour ses propriétaires».

A la lecture de ces chroniques, on se rassure d'ailleurs en réalisant qu'un François Morel, grand érudit et poète, range ses livres de manière plus affective que raisonnable : «Prévert et Vian, je préfère les laisser à côté ces deux-là», expliquait-il, plein de malice, au micro du journaliste. Clémentine Célarié vit, elle, au milieu d'un incroyable amoncellement de livres, Christophe Barbier ne garde aucun livre (ou presque) d'hommes politiques mais possède une belle collection de livres autour du théâtre, quand Philippe Besson ne connaît aucune citation (ou presque) de Rimbaud dont il a pourtant tiré un livre de la fin de la vie du poète. «D'ailleurs, ce sont souvent les plus grands lecteurs qui assument volontiers leurs lacunes littéraires, car ils savent bien qu'on ne pourra jamais tout lire», note Nicolas Carreau.

Un hommage à l'objet-livre et à la littérature

Depuis le début du confinement, le livre numérique prend sa revanche contre le livre papier qui gardait pourtant une place privilégiée dans le coeur des français. Cette évolution de la lecture sous format numérique va-t-elle évoluer après le déconfinement ? Nicolas Carreau n'y croit pas : «je pense qu’au contraire, il va y avoir une vague d’achats dans les librairies, une sorte de sur-compensation de livres papier car on a besoin de cette chaleur-là».

De bonnes idées pour (ne pas) ranger ses livres

D'ailleurs, elle est comment la bibliothèque de ce grand lecteur qu'est Nicolas Carreau ? «J'ai sept étagères de type Billy (de la marque suédoise bien connue de tous, ndlr). Je possède principalement de la fiction que je classe par nationalité, notamment américaine, anglaise et française. Mais j'ai aussi une petite bibliothèque de livres de science-fiction, d'ouvrages ésotériques et une autre remplie d'essais historiques», indique-t-il. Si tout cela a l'air très bien organisé, l'auteur ne souhaite pas donner de conseils de rangement pour autant : «une bibliothèque, c'est tellement personnel !, s'emporte-t-il. Ne rangez surtout pas. Faites selon votre intuition,je pourrai continuer à en tirer des conclusions ! ». Pour l'instant, Nicolas Carreau reste confiné chez lui, tout en travaillant et en lisant en ce moment «Les Magnolias»(Allary éditions) de Florent Oiseau, «un livre très drôle» selon le journaliste, qui donne régulièrement ses conseils de lecture en ligne depuis le début du confinement.

Le résultat ? On sort de cette lecture joyeuse en ayant une folle envie de se (re)mettre à lire certains volumes oubliés de sa bibliothèque. De quoi profiter autrement de ce confinement forcé.

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Et vous ? Vous les rangez comment vos livres ?, Nicolas Carreau, éd. La librairie Vuibert, 20, 50€.

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