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Déconfinement : le musée Jacquemart-André rouvre ses portes et prolonge l'exposition Turner

Le musée Jacquemart André rouvre ses portes ce mardi 26 mai. Le musée Jacquemart André rouvre ses portes ce mardi 26 mai[© VJannière]

Avec la crise sanitaire liée à l'épidémie de Coronavirus, le musée Jacquemart André avait dû fermer ses portes juste après le lancement de son exposition très attendue : «Turner, peintures et aquarelles. Collections de la Tate». Le musée rouvre ses portes ce 26 mai et prolonge son exposition jusqu'au 11 janvier. Visite.

Un peu de lumière dans une actualité assez sombre. Alors que la plupart des musées parisiens ont encore leur rideau baissé, le musée Jacquemart-André a la chance de pouvoir accueillir à nouveau du public pour une partie de ses collections et la grande retrospective de Joseph Mallord William Turner (1775-1851), l'un des plus grands représentant de l'âge d'or de l'aquarelle anglaise, qui exploita avec force les effets de lumière dans les paysages anglais ou les lagunes vénitiennes.

Des prêts de la Tate Britain de Londres, abritant la plus grande collection de Turner au monde, permettent au public d'admirer une soixantaine d'aquarelles et une dizaine de peintures à l'huile du peintre britannique dans ce musée aussi «petit» que magnifiquement niché dans un charmant hôtel particulier du 8e arrondissement.

Des oeuvres «pour le plaisir»

Alors que William Turner pouvait vendre ses oeuvres de son vivant, il conserva dans son atelier, tout au long de sa vie, un grand nombre de peintures réalisées pour son propre plaisir, un fond aujourd'hui conservé à la Tate Britain de Londres, qui a bien voulu prêter une soixantaine d'aquarelles et dix peintures à l'huile, dont certaines n'ont encore jamais été dévoilées en France.

Un parcours chronologique permet de découvrir des oeuvres de jeunesse, pendant laquelle il se destinait à l'architecture. Ainsi, reçu par des châtelains, il se mit à peindre des paysages de campagne anglaise avec la technique d'aquarelliste en vogue à l'époque. A partir de la troisième salle, le public pourra apprécier le voyageur insatiable qu'était Turner, avec notamment une magnifique aquarelle de Venise, d'un lac aux couleurs vives réalisées lors de son premier voyage en Italie, et des vues de Normandie... avant de passer à des peintures presque abstraites, à la modernité incroyable.

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J. M. W. Turner (1775 – 1851), Venise : Vue sur la lagune au coucher du soleil, Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856, Photo © Tate

Turner, l'avant-gardiste 

Presque difficile de croire que Turner est né pendant le dix-huitième siècle au regard de certains tableaux, comme ces vues de Venise emplies d'audaces folles avec des nuages violets et des couleurs surgies d'un autre monde : «des aquarelles presque imaginaires», comme les qualifie Pierre Curie, le conservateur du musée Jacquemart-André. Si l'on a souvent tendance à caser Turner avec Monet ou Renoir, «Turner n'est en rien de l'école impressionniste, il est finalement plus proche des symbolistes», indique Pierre Curie.

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Coucher de Soleil, Joseph Mallord William Turner, aquarelle sur papier (vers 1845), Tate © VJannière

La dernière salle est peut-être la plus impressionnante avec l'accrochage de deux compositions presque abstraites, sans détails figuratifs, «plus proche des artistes abstraits du vingtième siècle», note le conservateur du musée. Une peinture en quelque sorte anachronique. Le génie appartient-il à une époque ? Assurément non.

«Turner, peintures et aquarelles de la Tate», jusqu'au 11 janvier 2021 au musée Jacquemart André.

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