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Le réalisateur Bertrand Tavernier est mort à l'âge de 79 ans

On lui doit «Un dimanche à la campagne», «Coup de torchon», «Capitaine Conan» ou «L'appât». Cinéaste, scénariste, dialoguiste, producteur, écrivain et président de l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier est mort ce jeudi à Sainte-Maxime, dans le Var, à l'âge de 79 ans.

«Avec son épouse Sarah, ses enfants Nils et Tiffany et ses petits-enfants, l'Institut Lumière et Thierry Frémaux ont la tristesse et la douleur de vous faire part de la disparition, ce jour, de Bertrand Tavernier», a annoncé l’institution lyonnaise, dont le réalisateur était à la tête depuis 1982.

Le décès de cette grande figure du cinéma français a suscité une vague d’émotion et de nombreux hommages sur les réseaux sociaux, à l’instar de Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes. «Bertrand Tavernier est parti. Le cinéma français le pleure. Le cinéaste, le cinéphile, la mémoire, (tout) concourait à l’exercice d’un art auquel il a dédié sa vie. Il ne nous racontera plus ses histoires avec cette percutante force de conviction qui en faisait un auteur si précieux», a-t-il posté sur Twitter.

Artiste engagé contre la torture pendant la guerre d'Algérie et pour les sans-papiers, Bertrand Tavernier n’a cessé de défendre tout au long de sa longue carrière le cinéma français indépendant, alternant films d’époque et œuvres plus contemporaines, et s'est investi corps et âme dans la préservation et la transmission des œuvres.

Une longue collaboration avec Philippe Noiret

Fils de l’écrivain et résistant René Tavernier, le jeune homme, né le 25 avril 1941 à Lyon, avait découvert le 7e art alors qu’il effectuait un séjour en sanatorium pour traiter une tuberculose. Quelques années plus tard, installé avec sa famille à Paris, Bertrand Tavernier créa avec d’autres camarades passionnés le ciné-club NickelOdéon (où les 

œuvres américaines délaissées étaient mises en lumière), avant de devenir, dans les années 1960, critique de cinéma, attaché de presse - notamment pour le producteur de la Nouvelle Vague, Georges de Beauregard - et assistant de Jean-Pierre Melville.

 

En 1974, Bertrand Tavernier présenta son premier long-métrage, «L’horloger de Saint Paul» - qui fut récompensé du prix Louis-Delluc après avoir attiré plus d’un million de spectateurs en salle, et qui marqua surtout le début de sa longue collaboration avec Philippe Noiret. Un acteur qu’il retrouva en effet dans «Que la fête commence» (1975), «Le juge et l’assassin» (1976), «Coup de torchon» (1981) et «La vie et rien d’autre» (1989), pour lequel Noiret a reçu le César du meilleur acteur. 

Lui qui était féru de jazz, de blues et de littérature, aimait passer d’un genre cinématographique à l’autre, et faisait preuve d’un grand éclectisme pouvant tourner des polars, dont «L.627» (1992), comme des films en costume, historiques, politiques ou d'aventure comme «La fille de D’Artagnan» (1994),  «Capitaine Conan» (1996) avec Philippe Torreton, «Dans la brume électrique» (2009), «La Princesse de Montpensier» (2010) et «Quai d'Orsay» (2013).

Une pluie de récompenses

Bertrand Tavernier a obtenu de nombreuses récompenses pour ses films : prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1984 pour «Un dimanche à la campagne», Bafta du meilleur film étranger en 1990 pour «La vie et rien d’autre», Ours d’or en 1995 à la Berlinale pour «L’appât», ou encore Lion d'Or à la Mostra de Venise pour l'ensemble de sa carrière. Il a également été sacré à cinq reprises aux César. Son film «Autour de minuit» a par ailleurs décroché l'Oscar de la meilleure musique en 1987.

Bertrand Tavernier souhaitait grâce à son art «explorer et apprivoiser des époques et des univers à travers des personnages pris en affection». Il ne cachait pas son admiration pour les westerns et cosigna l'ouvrage «30 ans de cinéma américain» paru en 1970 - et réédité depuis -, ainsi que des entretiens avec des célèbres auteurs hollywoodiens en 1994.

Sa vie intimement liée à son amour le 7e art, il la raconta dans un documentaire de trois heures baptisé «Voyage à travers le cinéma français» et sorti en 2016. Bertrand Tavernier laisse derrière lui Nils, comédien et réalisateur, et Tiffany, romancière, qu’il avait eu avec la scénariste Coco Tavernier disparue en 2020.

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