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Miles Kane : «Plus jeune, je voulais être le numéro 1»

De passage au festival Europavox, le Liverpuldien s’est confié sur son passé, ses influences sixties et ses ambitions futures © Facebook Miles Kane

En janvier dernier, Miles Kane revenait avec un nouvel album solo, «Change the Show». De passage au festival Europavox, le Liverpuldien s’est confié sur son passé, ses influences sixties et ses ambitions futures.

Vous êtes né à Liverpool, quelle a été votre éducation musicale ?

Enfant, j'ai été bercé par les goûts musicaux de ma mère et de ma grand-mère. Il y avait beaucoup de musique à la maison, comme Diana Ross par exemple, ou encore les Beatles, T-Rex... Ça a eu un gros impact sur moi. C'est d'ailleurs ce que j'écoute encore, je n'ai jamais grandi musicalement parlant ! Bien sûr j'ai eu certaines phases, notamment adolescent j'écoutais beaucoup Oasis, mais mes goûts musicaux sont restés les mêmes. Puis ma tante m’a acheté une guitare quand j'avais 13 ans, mes cousins avaient un groupe et ils m'ont appris les bases. J'ai lancé mon propre groupe quand j'avais 16-17 ans. Mais je ne pensais pas à la musique comme un métier. Même si j'en rêvais, certes.

Le succès est arrivé avec The Last Shaddow Puppets, est-ce qu’il y a un moment précis où vous avez senti un réel changement ?

J’ai pu quitter l’école avec mon groupe The Little Flames. Puis il y a eu TLSP. Mais je continuais à me dire «va te trouver un vrai boulot». Et je me le dis encore ! J'ai toujours le sentiment, croyez-le ou non, que je débute et que je suis loin de mon objectif.

Vous avez un objectif précis ?

Je pense beaucoup en termes d'album. Donc là je réfléchis déjà au prochain, même si je viens de sortir le précédent. Et je me demande comment je peux tout améliorer, je veux toujours être meilleur. Faire de la musique qui vous rend heureux est le plus important. Je pense que tant que j'arriverai à faire ça, à faire des concerts, peu importe qu'ils soient intimistes ou énormes, je serai heureux. Quand j'étais plus jeune je pensais en termes de succès, de nombre d'albums vendus, à l'avis des autres. Je voulais être le numéro 1, j'étais presque obsédé. Maintenant ça m'est passé, je pense que j'ai vieilli (rires). Je suis plus confortable avec moi-même, et si quelqu'un ne m'apprécie pas ça ne m'atteindra plus comme avant. Bien sûr que lire une mauvaise critique n'est pas un plaisir, mais ça ne remet plus ma vie entière en question !

Vous avez sorti votre premier album en solo en 2011, ça faisait longtemps que vous vouliez tenter l’expérience ?

J'avais 20 ans environ à l'époque, j'ai eu cette opportunité et je pense que si je ne l'avais pas saisie je ne serais pas là aujourd'hui. Même si c'était dur à l'époque, j'étais dans The Rascals, je vivais à Liverpool, j'avais l'impression de quitter mon confort et surtout d'abandonner tout le monde. C'était effrayant mais je savais que je devais le faire.

Comment s’est passée la composition du quatrième album solo ?

L'écriture m'a pris deux ou trois ans, c'est toujours la partie la plus difficile pour moi, mais une fois que j'ai les chansons tout devient plus facile. C'est comme une interview, une fois que vous avez vos questions vous êtes plus à l'aise. Mais le confinement n’a pas été une période facile. J'ai surtout joué à la PlayStation. Puis j'ai grossi (rires). Ce n'était pas ma plus grande période de créativité... Mais je me suis repris je vous rassure ! Maintenant il y a la tournée, avec des dates en France, et c’est sûrement le pays où je me sens le plus chez moi avec l'Angleterre. J'ai un peu l'impression d'être à la maison.

Ce nouvel album sonne un peu comme un retour aux influences des années 1960, mais en même temps avec des textes très contemporains, c’était souhaité ?

Au niveau des paroles, elles sonnent contemporaines car j'écris à propos de mes sentiments et de mes expériences de ces dernières années. J'essaye d'écrire comme si je parlais à quelqu'un de mes questionnements, de mes inquiétudes. Mais je ne vis pas dans le regret, je n'ai juste pas de mal à parler des mauvaises périodes. Si je suis énervé je suis énervé, si je suis triste je suis triste. Dans ma vie je suis comme ça, donc j'essaye de le faire ressentir dans ma musique. Je suis une personne plutôt transparente.

Est-ce que vous avez l’impression que cet album est plus personnel que les autres, davantage dans l’introspection ?

Oui je pense. C'est même un album assez égoïste au niveau des paroles. Mais ça me semblait la chose à faire, c'était un besoin.

Dans une interview, vous expliquiez que le titre «Change the show» faisait référence au fait de suivre son but ultime en évitant les obstacles autour, c’est-à-dire ?

Je trouve qu'on a tellement de distractions autour de nous qu’il est facile de se noyer. On entend les opinions de tout le monde, tout le temps. C'est parfois dur de se concentrer sur nos envies personnelles. On peut vite se faire piéger et poursuivre les objectifs de quelqu'un d'autre, se sentir épuisé. Je voulais juste dire «quelle que soit votre envie profonde, suivez-là».

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