En direct
A suivre

César 2023: l'Académie mettra en retrait toute personne accusée de «faits de violence»

L'Académie espère ainsi «respecter» les victimes. [PATRICK KOVARIK / AFP]

Suite à l'affaire Sofiane Bennacer, jeune comédien révélé dans «Les Amandiers» et mis en examen pour viols, l’Académie des César a annoncé ce lundi 2 janvier que les personnes accusées de «faits de violence» seraient mises en retrait à compter de sa prochaine édition.

Une décision historique. L'Académie des César a ce lundi annoncé que «par respect pour les victimes (même présumées en cas de mise en examen, ou de condamnation non définitive), il a été décidé de ne pas mettre en lumière des personnes qui seraient mises en cause par la justice pour des faits de violence».

Concrètement, si un des nommés est mis en examen pour des faits de violence, notamment à caractère sexuel ou sexiste, ou condamné, il ne pourra pas être invité à la cérémonie du 25 février, ni à aucun des événements qui lui sont associés.

«Cette mise en retrait exclura également toute prise de parole 'au nom de cette personne' lors de ces mêmes événements - y compris si un César devait lui être attribué à l’issue du second tour de vote», poursuit l'Académie dans un communiqué.

Eviter de nouvelles polémiques

Cette décision a été prise pour la cérémonie 2023, suite à la mise en examen fin novembre, pour viols et violences sur conjoint, de l'acteur Sofiane Bennacer (qui n'est pas nommé dans le communiqué de l'Académie).

Celui qui tenait avec «Les Amandiers», de Valeria Bruni-Tedeschi, son premier grand rôle à l'écran avait été retenu dans la liste de la trentaine de «révélations» des César, avant d'en être sorti en urgence, quand les poursuites judiciaires à son encontre ont été rendues publiques.

L'Académie avait dans la foulée envisagé de modifier son règlement. Des travaux auront lieu en ce sens au premier semestre, «face à l'ampleur et la complexité de ces questions, d’un point de vue moral et juridique».

Pour les professionnels du 7e art, les accusations contre Sofiane Bennacer étaient venues rappeler le souvenir de l'affaire Polanski, régulièrement rattrapé par des accusations anciennes d'abus sexuels, ou encore les mises en examen d'acteurs comme Gérard Depardieu ou Ary Abittan pour des faits de viols, qu'ils contestent.

En 2020, l'attribution du prix de meilleur réalisateur à Roman Polanski pour «J'accuse» avait été vivement critiquée et avait provoqué le départ de la cérémonie de l'actrice Adèle Haenel, un geste fort pour toutes les victimes de violences sexuelles qui regretteront sûrement que l'Académie, bien qu'elle annonce ne plus vouloir mettre en lumière des personnes accusées de violence, puisse encore envisager de leur attribuer des prix.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités