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«Tár» : qui est la cheffe d’orchestre qui a inspiré le biopic avec Cate Blanchett ?

Cate Blanchett a été récompensée pour son rôle dans le film de Todd Field. [© Focus Features, LLC]

Marin Alsop a inspiré le biopic «Tár», au cinéma ce mercredi 25 janvier, qui a valu à Cate Blanchett le Golden Globe de la meilleure actrice dans un drame. L’Américaine est devenue en 2007 la première femme à avoir dirigé un orchestre symphonique majeur aux Etats-Unis.

Avec l'Australienne Simone Young, la Finlandaise Susanna Mälkki, la Canadienne Barbara Hannigan, la Lituanienne Mirga Grazinytė-Tyla, la Mexicaine Alondra de la Parra, ou encore les Françaises Claire Gibault, Laurence Equilbey, Emmanuelle Haïm, Nathalie Stutzmann et Zahia Ziouani, l’Américaine Marin Alsop fait partie du cercle très fermé des cheffes d’orchestre qui dirigent, de leurs baguettes, les plus grands ensembles à travers le monde. 

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Marin Alsop ici en 2015, à Londres (© JUSTIN TALLIS / AFP)

Si elle reconnaît que Cate Blanchett est une actrice «impressionnante et accomplie» et signe une performance magistrale dans «Tár», au cinéma ce mercredi, Marin Alsop s’est en revanche montrée très sévère quant au scénario de ce biopic signé Todd Field, qui s’inspire largement de sa vie. «Mon souci est qu'il s'agit encore une fois d'un portrait misogyne d'une femme au pouvoir», a-t-elle confié à l'AFP, ajoutant que le fait que l’héroïne Lydia Tár (lesbienne comme elle) soit tyrannique et hystérique vient «renforcer ces stéréotypes millénaires que les hommes ont sur les femmes». 

Leonard Bernstein, son idole devenue son mentor

Femme ambitieuse au caractère fort, Marin Alsop est née le 16 octobre 1956, à Manhattan. Sa mère, violoncelliste, et son père, premier violon, qui jouaient tous deux au sein de l’ensemble du New York City Ballet, l’ont initiée dès son plus jeune âge au piano. Ses parents espèraient ainsi pouvoir rapidement former un trio avec leur progéniture. Mais la fillette a finalement préféré le violon et a intégré, à 7 ans, la Juilliard School, prestigieuse institution dont elle sortira diplômée, mais où on lui reprochera de sortir de son rang et de «vouloir diriger l’orchestre depuis le fond des deuxièmes violons». 

Une vocation qu’elle a pourtant choisie après avoir vu un concert dirigé par le grand Leonard Bernstein («West Side Story»), lequel deviendra son maître, tout comme Gustav Meier et Seiji Ozawa. En 2003, l'artiste, qui dirige actuellement l’orchestre symphonique de Vienne, est désignée artiste de l’année par le magazine «Gramophone», deux ans avant d’être récompensée du prix MacArthur. 

Celle qui a également été la première femme directrice musicale d'un orchestre majeur aux Etats-Unis, celui de Baltimore, a par ailleurs fondé dans les années 1980 le groupe «String Fever», qui réunissait des musiciennes à cordes pour jouer du swing, et a créé l’orchestre «Concordia», qui reprenait aussi bien des partitions de jazz que de classique. 

Cheffe d’orchestre mondialement reconnue, Marin Alsop est aussi une artiste engagée auprès des plus démunis. Elle a notamment œuvré pour développer le programme «Orchkids», qui vise à rendre le classique plus accessible aux enfants défavorisés de Baltimore, en leur proposant des rencontres artistiques et un accès à l’enseignement gratuit à la musique

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