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Prêtres tués pendant la Commune : qui était Henri Planchat, béatifié ce samedi ?

C’est l’église Saint-Sulpice de Paris qui a été choisie pour l’occasion, pouvant accueillir 2.000 à 2.500 personnes. [BERTRAND LANGLOIS / AFP]

Avec quatre de ses compagnons, Henri Planchat, prêtre tué lors de la Commune en 1871, doit être béatifié, ce samedi 22 avril, en l’église Saint-Sulpice (Paris 6e).

Une étape capitale. Henri Planchat, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, ces cinq religieux fusillés lors de la Commune de Paris en mai 1871, vont être béatifiés ce samedi 22 avril, par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour la Cause des Saints.

La cérémonie, prévue à 16h en l’église Saint-Sulpice (Paris 6e), sera présidée par le cardinal Marcello Semeraro, représentant du pape François, accompagné de l'archevêque de Paris Laurent Ulrich, ainsi qu'en présence d'évêques et de membres de différentes congrégations.

Cette béatification fait suite à leur reconnaissance en tant que «martyrs» par le Vatican en novembre 2021, morts en «haine de la foi» et non comme simples «otages». Pour rappel, une béatification consiste à déclarer, par décret pontifical, qu'une personne de foi chrétienne a pratiqué les vertus de sa religion de manière tout à fait exemplaire, voire héroïque. Ainsi appelé «bienheureux», Henri Planchat pourrait être canonisé à l’avenir, pour que le culte soit élevé à toute l’Église et qu’il devienne un saint afin d’entrer au Paradis.

Aux côtés des quatre autres prêtres de Picpus et quelque 50 prisonniers otages de la Commune, le Père Planchat avait été tué par balles le 26 mai 1871 au 85 rue Haxo dans le 20e arrondissement de Paris, lors de la «semaine sanglante» qui a vu plusieurs massacres dans la capitale. Ils avaient été retenus prisonniers plusieurs semaines par les communards. La Commune de Paris étant le nom donné au mouvement révolutionnaire et au gouvernement insurrectionnel mis en place dans la capitale entre le 18 mars et le 28 mai 1871.

Celui qui visitait et assistait les pauvres

Né en 1823 à La Roche-sur-Yon en Vendée, à une époque marquée par la tourmente révolutionnaire, Henri Planchat était devenu à l’âge de 27 ans seulement, le premier prêtre au sein de la congrégation des frères de Saint-Vincent-de-Paul.

C’est dans ces années-là que l’ecclésiastique, dans le quartier de Grenelle (15e arrondissement aujourd’hui), décidait de se consacrer pleinement aux personnes pauvres, alors que la capitale connaissait l’une des pires famines de son histoire. Une mission qu’il continuera de mener dans le quartier populaire de Charonne, en devenant aumônier du patronage Sainte-Anne en 1863. Dans ce dédale des ruelles et de taudis, il visitait les malades, les réconfortait et apportait une aide matérielle aux malheureux sur son chemin, soucieux de vouloir transmettre la miséricorde de Jésus.

Néanmoins, en 1870, alors que la guerre éclatait à Paris, le prêtre prenait ainsi la décision de se ranger au côté du mouvement patriotique, en se faisant aumônier d’ambulance pour accueillir les soldats blessés durant le siège de la capitale. Cet acte charitable lui vaudra d’être arrêté le 6 avril 1871, après la proclamation de la Commune de Paris, suspecté par les communards de cacher des armes.

Aucunement détourné de sa foi lors de son séjour en prison, Henri Planchat a continué d’y vivre la même vie, priant pour le bien spirituel des âmes qu’il avait laissées à Charonne, et confessant les prisonniers en quête de repentir.

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