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Serge Gainsbourg : 5 anecdotes sur l'artiste que vous ne connaissiez peut-être pas

Serge Gainsbourg, ici en 1984, a remporté un César après sa mort. [PHILIPPE WOJAZER / AFP]

Alors que le musée Gainsbourg et son emblématique demeure du 5 rue de Verneuil ouvrent ce mercredi, voici cinq anecdotes sur l'artiste que vous ne connaissiez peut-être pas.

Trois chansons de Serge Gainsbourg ont concouru à l’Eurovision

Auteur-compositeur-interprète, Serge Gainsbourg est à l'origine de plus de 400 chansons écrites pour lui-même et pour les autres. Trois d’entre elles ont concouru à l’Eurovision. Si tout le monde connaît le titre «Poupée de cire, poupée de son», qui a valu à France Galle de remporter la compétition en 1965 pour le compte du Luxembourg, deux autres titres y ont été interprétés.

En 1967, Minouche Barelli, candidate représentant Monaco, y chante «Boum-Badaboum». Un titre composé et écrit par l'Homme à la tête de chou, avec laquelle elle se classe cinquième. Peu de temps avant la disparition de Serge Gainsbourg en 1991, c'est cette fois Joëlle Ursull qui interprète, en 1990, un titre dont les paroles sont signées par Gainsbarre. Avec cette chanson intitulée «White and Black Blues», la jeune femme qui représente la France arrive seconde ex-aequo du concours.

«Adolphe» de Benjamin Constant était son livre «idéal» 

En octobre 1968, à l'occasion d'une interview enregistrée pour l'émission Bibliothèque de poche, dont la séquence a été conservée par l'INA, Serge Gainsbourg partageait ses goûts littéraires. Interrogé sur les livres ayant marqué sa jeunesse, l'artiste alors âgé de 40 ans, avait expliqué qu'«Adolphe», ouvrage de Benjamin Constant publié en 1816, était son «livre idéal». «Le plus beau livre que j'aie jamais lu», précisait-il. Un ouvrage au style «d'une pureté absolue», selon le compositeur.

Unique roman achevé de Benjamin Constant, «Adolphe» fait le récit d'une relation amoureuse destructrice, alors que son narrateur ne parvient ni à rompre ni à aimer. Un personnage dont Serge Gainsbourg semblait se sentir proche. «Je suis Adolphe, enfin je le suis devenu», expliquait-il à l'époque.  

il a reçu un césar de la meilleure musique originale quatre ans après sa mort

Serge Gainsbourg a écrit de nombreuses musiques de film et plusieurs de ses titres ont servi de générique à des longs métrages ayant fait date. Parmi eux, son tube disco «Sea, Sex and Sun», sorti en juin 1978, devenu le générique du fim «Les bronzés» six mois plus tard, ou encore «Elisa», dévoilé en 1969 et adopté par Jean Becker pour son long métrage éponyme, sorti en 1995. L'année suivante, le film décroche le César de la meilleure musique. Un titre qui revient à trois compositeurs dont Serge Gainsbourg, à titre posthume.

A noter, Serge Gainsbourg a également reçu le prix de l'album de l'année en 1985 pour «Love on the Beat», lors de la première édition des Victoires de la musique, ainsi qu'une Victoire d'honneur, cinq ans plus tard.  

L’une de ses toiles a été adjugée près de 135.000 euros

Avant de devenir auteur-compositeur-interprète, Serge Gainsbourg a un temps voulu embrasser une carrière de peintre et s'était inscrit aux Beaux-Arts, à l'âge de 17 ans. Bien qu'il se tourne finalement vers la musique, Serge Gainsbourg a signé plusieurs toiles, qu'il a pour la majorité détruite. En novembre 2021, lors d'une vente aux enchères d'objets ayant appartenu à Juliette Gréco, l'une d'entre elles a été adjugée 134.400 euros, rapportait à l'époque l'AFP.

Serge Gainsbourg avait offert cette toile à Juliette Gréco en 1959, après une émission à laquelle ils avaient participé conjointement. Serge Gainsbourg lui confiant à l'époque que «la peinture est (son) seul vrai amour». «Quelques jours après, Serge est venu chez moi et m'a dit : "j'ai tout brûlé, tout détruit, je vous donne ça. C'est la seule qui reste..."», avait raconté la chanteuse plus tard. Baptisée «Enfants au square», le tableau représentait Gainsbourg et sa sœur, enfants. Il figurait parmi les cinq tableaux de l'artiste encore en circulation, selon son entourage. 

Serge Gainsbourg a porté l'étoile jaune enfant 

Fils d’immigrés juifs d’origine russe, Serge Gainsbourg est adolescent sous le régime de Vichy. Installé à Paris avec sa famille au début des années 1920, le jeune garçon est contraint de porter l’étoile jaune sous l’occupation. Il fuit ensuite la Capitale et passe la ligne de démarcation avec de faux papiers, à l’âge de 15 ans, pour rejoindre Limoges et être caché dans un établissement privé, comme le racontait sa sœur aînée Jacqueline à Paris Match, en 1991, lors de la disparition de son frère.

Une période sur laquelle était revenu l’artiste comme toujours à sa façon. «Je suis en sursis depuis ma naissance. Enceinte, ma mère avait voulu se faire avorter. En 1942, la milice avait failli nous arrêter. Ma mère nous avait sauvés mes deux sœurs et moi. Depuis, j’ai grandi sous une bonne étoile jaune, celle que j’ai portée pendant l’occupation. Ce que je vis depuis est un cadeau», rapportait ainsi l’AFP au lendemain de la mort de l'Homme à la tête de chou, décédé le 2 mars 1991.

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