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La première BD française dessinée par une intelligence artificielle sort ce mardi

L'ouvrage a été financé via une plate-forme participative. [Capture d'écran couverture «initial_A.», Thierry Murat]

Après avoir été refusée par l'édition classique, la première BD française entièrement dessinée par l'intelligence artificielle sort ce mardi. Intitulé «initial_A.», l’ouvrage écrit par Thierry Murat a été auto-édité.

Un projet qui divise. Thierry Murat publie ce mardi «initial_A.», la première bande dessinée française dont tous les dessins ont été entièrement réalisés par le logiciel Midjourney. Un outil d’intelligence artificielle qui génère des images après une description de ce que recherche l'utilisateur, comme sujet et comme style.

Un ouvrage qu’il a financé via la plate-forme participative Ulule, après l’annulation du projet à la dernière minute par sa maison d’édition. Auto-édité grâce aux 23.354 euros qu’il a récoltés, l'album est tiré à 2.000 exemplaires, sous un label qu'il a créé, Log Out.

L’intellige artificielle cristallise les tensions

Déjà auteur de six titres aux éditions Delcourt quand il a découvert l'outil grâce à ses fils, Thierry Murat, 55 ans, avait proposé cette nouvelle BD à son éditeur et signé un contrat en octobre 2022, pour une sortie prévue en août.

Mais «la direction a annulé la parution», a expliqué l'auteur à l'AFP. «D'ailleurs, ce n'est pas vraiment leur décision. Ce sont les pressions de trois salariés qui sont montés au créneau pour dire que c'était envoyer un mauvais signal», déplore-t-il.

La nature du projet a fortement divisé le monde de la BD, entre ceux qui saluent son audace et ceux qui regrettent qu'il légitime ce logiciel critiqué pour sa conception du droit d'auteur.

Midjourney, comme d'autres outils d'intelligence artificielle, puise en effet son savoir-faire dans le travail de dessinateurs ou illustrateurs, sans contrepartie.

Thierry Murat, s'il est conscient d'avoir «créé un malaise dans la profession», répond qu'il n'a l'impression d'avoir pillé le travail de personne: «Je n'ai rien fait d'illégal. Je n'ai pas mis en danger le secteur de l'édition. Je ne porte pas la responsabilité de l'invention de cette machine. Je suis juste un artiste libre, qui se permet de porter un regard sur le monde, en ajoutant cet outil dans ma trousse de créateur».

«initial_A.» raconte l'histoire d'une jeune fille solitaire du futur, sur une planète qui ressemble à la nôtre, dialoguant avec une voix désincarnée.

Un projet dépeint sur la plate-forme Ulule comme une «expérience artistique, un récit graphique en forme de conte philosophique, où les clins d’œil discrets à Lewis Carroll et à la culture SF s’entremêlent pour raconter la déliquescence d’un monde trop connecté, trop algorithmé, en bout de course, l’histoire d’un monde à réinitialiser, un Récit à réécrire, à réinventer...».

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