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Alexis Michalik : «Entre Florence Arthaud et Olivier de Kersauson, la passion s'est muée en amitié», affirme l'acteur à l'affiche du biopic «Flo»

Le comédien de 41 ans garde un souvenir «extraordinaire» du tournage en Guadeloupe. [© YOHAN BONNET/AFP]

Un rôle dans lequel on ne l'attendait pas forcément. Dans «Flo» en salles ce mercredi, Alexis Michalik interprète le navigateur Olivier de Kersauson, jeune. Rencontre.

Il rêvait d'incarner ce personnage mythique. Dans «Flo», biopic sur Florence Arthaud signé Géraldine Danon qui sort ce mercredi au cinéma, Alexis Michalik se glisse dans la peau d’Olivier de Kersauson, ce loup de mer charismatique présenté ici comme l’ami et le grand amour de «la petite fiancée de l’Atlantique».

Pour CNEWS, l’acteur, réalisateur et metteur en scène multirécompensé revient sur ce grand film d’aventure, et sur cette soif de liberté qui se dégageait de ces deux célèbres marins.

Vous aviez 8 ans quand Florence Arthaud a remporté la Route du Rhum en 1990. Quel(s) souvenir(s) en gardez-vous ?

A la maison, nous n’avions pas la télévision, donc je n’ai pas de souvenirs de cette victoire. Mes parents n’étaient pas passionnés de voile, ni de sport en général. Enfant, je ne faisais pas de stage d’Optimist en Bretagne, par exemple. J’ai découvert le passé sportif de Florence assez tardivement.

Quelle image aviez-vous d’elle ?

Celle d’une championne et d’une navigatrice qui a péri dans un accident d’hélicoptère. En lisant le scénario, j’ai découvert l’ampleur épique d’une vie incroyable et de cette destinée qu’elle a eue.

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Le comédien donne la réplique à Stéphane Caillard (@ Metropolitan FilmExport)

Dans «Flo», vous vous glissez dans la peau du marin Olivier de Kersauson, qui aurait vécu une romance avec la navigatrice. Comme indiqué au générique, cette histoire d’amour est librement inspirée de la réalité…

C’était la meilleure manière de présenter les choses, Olivier de Kersauson étant encore en vie. Mais si cette relation n’avait pas existé, elle ne serait pas dans le film. Même s’ils n’en ont jamais parlé, beaucoup de marins sont dans la confidence et peuvent l’attester. Ce n’est pas une totale fiction. Leur passion s’est muée en amitié qui a perduré jusqu’à la fin. Il y a toujours eu de la tendresse et un profond respect entre ces deux marins.  

La sortie de ce biopic n’est pas au goût de la famille et de certains proches de Florence Arthaud. Sa fille, Marie, et son frère ont saisi la justice pour avoir accès au scénario qu’ils jugent «déformé». Olivier de Kersauson aurait même demandé de ne pas y apparaître. Que lui répondez-vous ?

Ce n’est pas son film. C’est la vision de Géraldine Danon et je me suis mis au service de cette réalisatrice. Pour moi, toute œuvre cinématographique est une œuvre de fiction. Un réalisateur, un écrivain ou un créateur parle de lui dès lors qu’il raconte une histoire.

J'ai imaginé ma nouvelle pièce 'Passeport' sur le tournage de 'Flo'.

Je n’ai pas rencontré Olivier de Kersauson qui vit à Tahiti. Si j’en ai l’occasion un jour, je lui demanderai peut-être si je ne l’ai pas trop trahi. Mais je n’attends pas son aval.

Comment vous êtes-vous préparé pour l’incarner sur grand écran ?

Mon axe principal de travail a été la voix. Cette grande voix de marin assez nasale. Tout le monde la connaît. J’interprète Olivier de Kersauson jeune, entre 30 et 40 ans. J’ai essayé de percevoir sa gouaille, son esprit, son phrasé. On a aussi gommé son petit cheveu sur la langue qu’il avait. Mais nous ne sommes pas dans un documentaire, ni dans la pure imitation.

Alors que l’on vous connaît aussi comme auteur, réalisateur et metteur en scène récompensé de plusieurs Molière, considérez-vous toujours votre carrière d’acteur comme un «bonus» ?

J’ai commencé en tant que comédien à 18 ans. Et je n’ai cessé de l’être. Quand je réalise un film ou met en scène un spectacle, les responsabilités sont plus importantes que quand je ne suis qu’un acteur sur un tournage avec un statut privilégié. Mais jouer est primordial dans mon processus de créativité, d’invention, d’initiative. Ce n’est pas un «bonus», mais un plaisir total. Certains réalisateurs m’inspirent et me donnent envie de faire des films aussi ambitieux. Je puise le carburant nécessaire pour continuer à créer à côté.

Votre nouvelle création théâtrale, «Passeport», sera présentée dès le 26 janvier prochain au théâtre de la Renaissance, à Paris. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

J’ai imaginé cette pièce justement sur le tournage de «Flo» quand nous étions en Guadeloupe. J’ai réservé un Airbnb un peu à l’écart de l’équipe de tournage et j’ai pris quinze jours pour écrire. Nous commençons les répétitions le mois prochain. J’ai hâte.

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