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Quelle a été la pire tempête de verglas de l'Histoire ?

Le 8 janvier 1998 au Canada, la situation avait obligé le gouvernement à décréter l’état d’urgence. [©AFP]

La dépression Irène s’est installée en France, depuis ce mardi 16 janvier, provoquant un temps particulièrement agité, avec des pluies verglaçantes et un épisode neigeux attendu sur une partie du pays. Mais l'Hexagone est loin de connaître la tempête de verglas qui a frappé le Québec il y a 26 ans, considérée comme étant la pire de l’histoire moderne.

Finalement, l’hiver en France, ce n’est pas si mal. Si l’Hexagone voit s’abattre sur lui la dépression Irène, qui plonge le pays dans le froid, sous des pluies verglaçantes et de la neige, il n’est pas réellement à plaindre. Il y a 26 ans, une véritable mer de glace s’étendait sur le sud du Québec et sur l'est ontarien, paralysés à la suite d’une crise du verglas qui a plongé la moitié des habitants dans le noir.

Du 5 au 9 janvier 1998, le paysage nord-est américain avait été dominé par une enveloppe de glace allant de 50 à 80 mm. Des branches cassées, des câbles électriques à terre, des routes impraticables à perte de vue. La situation devenue critique, à cause du manque de nourriture et d’eau, avait poussé les autorités locales à évacuer environ 100.000 personnes de leur domicile.

L’état d’urgence décrété

Les rues de Montréal étaient méconnaissables. Sous le poids de la glace, jusqu’à 273.000 arbres s'étaient écrasés sur des voitures et sur les toits des habitations. Les fils électriques pendaient à seulement quelques mètres du sol, empêchant les véhicules de secours de se frayer un chemin.

Parmi tous les immenses pylônes électriques de la région, 650 d’entre eux s'étaient écroulés. Approximativement 3.000 km de lignes électriques avaient été détruits par la glace, plongeant la moitié du Québec et donc environ 1,4 million de foyers dans le noir, sans électricité. Le 8 janvier, la situation, étant devenue trop ingérable à la suite de l’importante coupure de courant, avait obligé le gouvernement à décréter l’état d’urgence.

L’ampleur des dégâts avait nécessité le déploiement de 15 à 16.000 soldats de l’armée canadienne. Les équipes s'étaient alors mises à dégager les routes et à accélérer la remise en marche du réseau électrique. Ils avaient ainsi permis d’ouvrir la voie aux services d’urgences, leur principale mission.

Au total, une trentaine de personnes auraient perdu la vie dans ce tragique épisode. Beaucoup ont été intoxiqués au monoxyde de carbone, certains sont morts d’hypothermie et d’autres à la suite d’une chute due au verglas, dont quelques-uns en tombant de leur toit en voulant le déneiger. Du côté des éleveurs, bon nombre d’entre eux n’ont eu d’autre choix que d’abattre leur bétail tombé malade.

Des pertes estimées à 1,6 milliard de dollars

Après 34 jours de cauchemar et de travail acharné de la part de l’armée canadienne et des équipes de secours, le courant a enfin été rétabli. Il aura cependant fallu encore un certain temps avant que la vie ne retrouve son cours normal. Au total, 2,6 millions de travailleurs ont eu de grandes difficultés pour se rendre sur leur lieu de travail durant plusieurs jours.

Côté pertes, la tempête de verglas aurait fait perdre 1,6 milliard de dollars à l’économie canadienne (soit 1,4 milliard d’euros). Cependant, ce que les Québécois ont surtout retenu de cet événement historique, c’est l’élan de solidarité qui s’en est dégagé.

En effet, cette crise du verglas est généralement décrite comme étant une grande leçon de vie. Les sinistrés se sont serré les coudes pour tenter d’affronter cette dure épreuve ensemble. De nombreux témoignages ont fait surface, mettant à l’honneur le courage dont ont fait preuve beaucoup d’habitants, venant de tous corps de métiers, qui ont travaillé dur pour venir en aide à ceux qui en avaient besoin.

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