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Civil War : on a vu le film choc avec Kirsten Dunst, et voici ce qu'on en a pensé

Attendu dans les salles françaises ce mercredi 17 avril, «Civil War» installe les spectateurs dans le sillage d’une photoreporter et d’un groupe de journalistes parcourant les États-Unis, au moment où une guerre civile déchire le pays. Un récit apocalyptique aussi terrifiant que réaliste.

Un pays qui bascule dans l’abîme. Au moment où la bande-annonce de «Civil War» a été mise en ligne en décembre dernier, le film d’Alex Garland (Men, Ex-Machina, Annihilation) s’est imposé comme un des événements cinématographiques de 2024. Un statut confirmé par le succès au box-office américain pour ses premiers jours de sortie. Le choix d’installer son récit dans un futur proche, en imaginant une guerre civile sanglante à travers les États-Unis, avec dix-neuf États sur cinquante ayant décidé de faire sécession, et un président irresponsable qui ne fait que pousser à l’escalade des hostilités, est terrifiant. Tout simplement parce que cela ne paraît pas totalement irréaliste. Loin de là.

Kirsten Dunst, qui a avoué avoir souffert de syndrome post-traumatique pendant le tournage en raison du caractère plausible des événements décrits, y incarne une photoreporter chevronnée, Lee Smith, qui tente avec d’autres journalistes – dont une jeune photographe – de se rendre à Washington pour couvrir l’ultime assaut des forces armées des opposants au président américain. L'un d’eux caresse même l’espoir d’obtenir un ultime entretien avec ce dernier, si l’occasion se présente. Leur périple les poussera à mettre leur vie en danger pour tenter de documenter l’effondrement du pays.

Ce n’est jamais facile d’imaginer l’effondrement d’une société sans verser dans la caricature, surtout quand le récit fait écho à une actualité pas si lointaine. Dans le cas de «Civil War», il est impossible de ne pas penser à l’assaut du Capitole à Washington par les partisans de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui était venu interrompre le vote de certification des résultats de l’élection présidentielle par les membre du Congrès. Un moment considéré au préalable comme «inimaginable» pour beaucoup d’observateurs, qui illustrait toutefois le degré élevé de division qui règne, encore aujourd’hui, au sein de la population américaine.

La dystopie imaginée par Alex Garland parvient à prendre son audience aux tripes dès l’entame en se servant de l’écho de ce fait d’actualité récent, pour en imaginer la suite, ou plutôt le cauchemar auquel pourrait ressembler une guerre civile opposant deux camps qui se haïssent, deux conceptions d’un même pays, avec tous les débordements de violence que cela implique pour les populations se trouvant entre les lignes de front.

Un hommage au journalisme de terrain

Le film fait également un clin d’œil à ceux qui préfèrent regarder ailleurs, se tenant à l’écart du conflit autant que possible pendant que des femmes et des hommes sacrifient leur vie pour l’avenir de la nation. Alex Garland se garde bien, cependant, de politiser son film. Aucune idée politique concrète ne transpire du long-métrage. On comprend seulement que le président américain, un despote qui en est à son troisième mandat (en violation de la constitution américaine qui fixe la limite à deux), n’a fait qu’attiser la haine en ayant recours à la violence contre les populations civiles qui s’opposent à lui. Et que les forces des États coalisés sont désormais décidées à le faire tomber par tous les moyens.

Le réalisateur y rend un vibrant hommage aux journalistes de terrain, à travers le personnage incarné par Kirsten Dunst, ainsi que Wagner Moura (Narcos), Cailee Spaeny (Priscilla), et Stephen McKinley Henderson (Dune : Première Partie) qui incarnent ses compagnons de route risquant leur vie pour couvrir les terribles événements qui secouent le pays. Les fans de Nick Offerman, qui joue le président, et Jesse Plemons, seront probablement frustrés par leur temps d’apparition limité à l’écran. Mais tout aussi ravis de les voir éclabousser de leur talent le peu de scènes où ils apparaissent.

«Civil War» tient plus du film intimiste que du blockbuster, en se concentrant majoritairement sur le point de vue de la photoreporter brillamment incarnée par Kirsten Dunst, ses traumatismes face aux horreurs dont elle a été témoin, sa passion pour le journalisme, mais aussi sa crainte de voir cette jeune confrère - qui lui voue une admiration sans bornes - se perdre dans ce métier dont elle sait qu'il lui sera impossible de sortir indemne. On pourrait presque y voir un passage de témoin entre générations, à travers la relation de ces deux femmes, mais aussi un avertissement de ceux connaissent les horreurs de la guerre à ceux qui ne font que la fantasmer. Avant que celle-ci ne vienne les percuter de plein fouet de sa violence crue.

La comédienne de 41 ans, dont la performance est à souligner, avait récemment déclaré que, selon elle, ce film était «un avertissement». «C’est l’histoire de ce qui se passe quand les gens cessent de communiquer les uns avec les autres, et arrêtent de considérer l’autre comme un être humain», avait-elle expliqué dans l’édition américaine de Marie Claire. Des paroles qui font, là encore, écho à une actualité bien trop concrète pour être ignorées, alors que se profile une campagne présidentielle américaine aux accents de revanche. 

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