Tout savoir sur le jury de Pedro Almodovar

Du 17 au 28 mai 2017, les jurés du festival de Cannes se retrouveront pour élire la Palme d'or parmi les films en compétition. Autour de Pedro Almodovar, huit artistes aussi talentueux qu'éclectiques.

Avec des films comme «Femmes au bord de la crise de nerfs », le cinéaste Pedro Almodovar a redonné des couleurs au cinéma espagnol dans les années 1980, avant de devenir un des plus grands cinéastes au monde.

Sur le même sujetSondageCannes et les Oscars, compétitions cinématographiques préférées des Français

Même s'il n'a jamais remporté de Palme d'or, «Tout sur ma mère» a récolté le Prix de la mise en scène (1999) et «Volver» ceux du scénario et d'interprétation collective pour ses actrices (2006). A 67 ans, le réalisateur s'apprête à endosser le rôle de président. Focus sur les autres membres du jury qui l'accompagneront pendant la quinzaine.

Maren Ade, la révélation de la Croisette

Avec «Toni Erdmann», la scénariste et réalisatrice allemande, âgée de 40 ans, avait fait sensation l'an dernier au festival de Cannes. Ce long métrage, à la fois drôle et touchant, portant sur les relations entre un père loufoque et sa fille un peu trop sage, avait récolté les suffrages de la critique, à défaut de ceux du jury. En 2009, son précédent film «Everyone Else» qui s'intéressait au couple avait obtenu l'Ours d'argent à Berlin.

Will Smith, l'incarnation du star-system

Sa participation a créé l'événement. L'Américain de 48 ans, qui a figuré au casting de blockbusters comme la trilogie «Men in Black», «Independence Day» ou «Hancock», compte aujourd'hui parmi les acteurs les mieux payés d'Hollywood. Découvert dans la série télévisée «Le prince de Bel-Air» - qui révéla également ses talents de rappeur -, Will Smith a été salué par la critique en 2001 pour «Ali» de Michael Mann où il incarnait la légende de la boxe.

Jessica Chastain, la rousse brillante

En six ans, la belle actrice américaine de 40 ans s'est imposée dans le monde du septième art. Elle a aussi bien joué la douceur maternelle dans «Tree of Life» de Terrence Malick (Palme d'or 2011), la femme déterminée à traquer Ben Laden dans «Zero Dark Thirty» de Kathryn Bigelow (2012), la scientifique à fleur de peau dans «Interstellar» de Christopher Nolan (2014) ou la lobbyiste sans morale dans «Miss Sloane» de John Madden, sorti en début d'année 2017.

Park Chan-wook, gage d'excellence

Grand habitué de Cannes depuis le Grand Prix obtenu en 2004 pour son percutant «Old Boy», le cinéaste de 53 ans est le fer de lance du nouveau cinéma sud-coréen. En 2009, il avait été récompensé du Prix du Jury pour «Thirst, ceci est mon sang» et il était revenu l'an passé en compétition avec le sulfureux «Mademoiselle», qui a confirmé son statut de metteur en scène hors pair.

Agnès Jaoui, l'art de la plume

Les talents de scénariste de la Française de 52 ans lui ont valu d'être quatre fois récompensée aux Césars avec Jean-Pierre Bacri, qui fut longtemps son compagnon. A eux deux, ils ont façonné une certaine façon de chroniquer le quotidien avec un ton doux-amer et des dialogues faisant mouche («Cuisine et dépendances», «Un air de famille», «Le goût des autres»). Un art du détail qu'Agnès Jaoui conserve avec réussite en tant que comédienne.

Paolo Sorrentino, la fougue italienne

C'est une figure incontournable de la Croisette puisque six de ses sept longs-métrages ont été sélectionnés en compétition, dont «Il Divo», Prix du Jury en 2008, et «La Grande Bellezza», oublié du palmarès 2013. Maître du cinéma transalpin, le réalisateur de 46 ans est un cinéaste passionné, parfois excessif, qui ne laisse personne indifférent.

Fan Bingbing, l'étoile chinoise

Actrice, chanteuse, égérie de marques de luxe, productrice, elle est, à 35 ans, la plus grande star chinoise actuelle et trouve donc toute sa place dans ce jury. Si sa filmographie («Buddha Mountain», «Far Away : les soldats de l'espoir») reste plus confidentielle à l'international que pour certains des autres jurés, elle tente de conquérir Hollywood depuis son rôle dans «X-Men, Days of the Future Past» de Bryan Singer (2004).

Gabriel Yared, la bonne composition

Le compositeur français de 67 ans, qui a composé plus d'une centaine de bandes originales, a fait ses premiers pas, en 1980, avec «Sauve qui peut (la vie)» de Jean-Luc Godard, avant de marquer les esprits avec le sulfureux «37°2 le matin» de Jean-Jacques Beineix. Depuis, ses talents se sont exportés à Hollywood («Le patient anglais» d'Anthony Minghella) et ailleurs («Juste la fin du monde» de Xavier Dolan).