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Le Traître : l’incroyable histoire de l'homme qui s'est attaqué à la mafia italienne, sur myCANAL

Pierfrancesco Favino incarne Tommaso Buscetta dans le film «Le Traître» accessible en streaming sur myCANAL. [© capture d'écran / Youtube / Ad Vitam]

Le film «Le Traître» revient sur le rôle déterminant joué par Tommaso Buscetta dans la révélation de l’existence même de la mafia, qui mènera à la tenue d’un «maxi-procès» à Palerme, en 1986, après l’arrestation de près de 475 membres de la Cosa Nostra.

Considéré comme le premier vrai «repenti» (terme qu’il refusera catégoriquement) de l’histoire de la lutte contre la mafia, Tommaso Buscetta, également appelé Don Masimo, est au cœur du film réalisé en 2019 par Marco Bellochio, actuellement visible sur la plate-forme de streaming myCANAL dans lequel il est incarné par Pierfrancesco Favino.

Tommaso est né le 13 juillet 1928, à Palerme, en Sicile. Dix-septième enfant d’une famille très pauvre, il se marie en 1944 à l’âge de 16 ans, alors qu’il est déjà le père de deux garçons. Les conditions de vie sont rudes au lendemain de la défaite de l’Italie durant la Seconde Guerre Mondiale. C’est ainsi que Tommaso se retrouve à rejoindre une organisation mafieuse locale en 1948. Très vite, fort de ses compétences, et suite à plusieurs voyages en Amérique du Sud, il parvient à gravir les échelons au sein de Cosa Nostra, la mafia sicilienne.

Au début des années 1960, Tommaso Buscetta décide de fuir l’Italie en raison des luttes sanglantes qui opposent les différentes organisations. Il s’envole vers les États-Unis où ses affaires et son influence vont prendre de l’ampleur, avant de partir s’installer au Brésil pour y développer un très lucratif trafic de drogues et de cigarettes. Il est alors au sommet de sa carrière.

Une lutte sanglante

Celle-ci connaît un violent coup d’arrêt en 1972 après son arrestation par le gouvernement brésilien. Torturé en prison, il est finalement extradé vers l’Italie… où il avait été condamné en 1968 par contumace pour un double-homicide.

Tommaso Buscetta obtient une peine de prison à perpétuité. Avant de finalement réussir à s’évader en 1980. Mais dans un contexte clairement défavorable pour une cavale. A la fin des années 1970, la tension entre les différentes mafias italiennes a atteint son paroxysme. La Cosa Nostra est passée sous le contrôle de la famille de Corleone sous l’impulsion de son chef, le sanguinaire Salvatore «Toto» Riina, qui a fait le choix d’exterminer tous ses rivaux. Le meurtre de Stefano Bontate, en avril 1981, marque le début d’un massacre qui va semer le chaos dans la ville de Palerme où des centaines de personnes sont assassinées sans ménagement. Allié fidèle de Bontate, Tommaso Buscetta se sait menacé, et retourne au Brésil pour échapper à la purge initiée par Toto Riina.

De nouveau arrêté au Brésil, il doit être reconduit en Italie en 1984, où la prison l’attend. Et probablement, aussi, une mort certaine. Tommaso Buscetta est ulcéré par les agissements du clan de Corleone qui, selon lui, bafoue les principes fondamentaux de la Cosa Nostra en tuant femmes, enfants, et tous ceux qui se dressent sur leur passage.

Lassé, fatigué par cette guerre interminable au sein de la mafia, profondément marqué par l’assassinat de ses deux fils, Tommaso Buscetta a tout perdu et tente de mettre fin à ses jours en s’empoisonnant… avant d’être sauvé in extremis. C’est alors qu’il prend la décision de collaborer avec la justice italienne et le juge Falcone afin d’informer les autorités italiennes sur le fonctionnement interne de la mafia.

Une collaboration qui permettra aux magistrats de comprendre, enfin, les rouages des différentes organisations criminelles, et les liens qui existent entre elles. Cela conduira au «maxi-procès» organisé à Palerme en 1986 après l’arrestation de près de 475 membres – du simple informateur aux parrains – de la Cosa Nostra.

Tommaso Buscetta refuse d’être considéré comme un repenti. Il est un mafioso qui ne supporte pas que le code d’honneur de l’organisation soit bafoué à ce point. «Par le passé, Cosa Nostra n’avait rien à voir avec l’entité perverse qu’elle est aujourd’hui. […] J’ai décidé de collaborer avec l’État pour empêcher que d’autres croient en la dignité et l’honneur de Cosa Nostra. Ces valeurs ont été ensevelies sous une montagne de victimes innocentes», déclarera-t-il.

Tommaso Buscetta a poursuivi son combat contre la mafia pendant plusieurs années, avec notamment des révélations sur les liens entre la mafia et de puissants hommes politiques italiens, dont un ancien Premier ministre. Pour assurer sa tranquilité, Tommaso Buscetta a subi un opération de chirurgie esthétique, avant de partir s’installer en Floride, aux États-Unis, sous le régime de la protection des témoins, où il est mort d’un cancer en 2000 à l’âge de 71 ans.

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