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Des gens bien ordinaires : de quoi parle la série de l'ancienne star du X Ovidie à découvrir sur Canal+ ?

La série avec notamment Jérémy Gillet, Pablo Cobo et Romane Bohringer, imagine un monde dominé par les femmes.[© Magneto - Lionel Jan Kerguistel.]

A quoi ressembleraient les coulisses du porno s'il était dominé par les femmes ? Ancienne star du X, l'autrice et réalisatrice Ovidie signe «Des gens bien ordinaires», une série qui interroge notre perception du sexisme, à découvrir les lundis à partir de ce 6 juin à 23h sur Canal+.

Toute ressemblance avec la réalité n'est pas fortuite. Pour les besoins de sa série dystopique - une Création Décalée intitulée «Des gens bien ordinaires» que Canal+ diffusera à partir de ce lundi 6 juin à 23h, Ovidie - qui a été elle-même actrice pornographique entre 1999 et 2003 avant de devenir autrice et documentariste - s'inspire de sa propre expérience pour inventer un milieu du porno où le traditionnel rapport de domination masculin/féminin serait inversé.

La série suit Romain, 18 ans, un étudiant en sociologie dans les années 1990 qui avec son amie Isaure rêve de refaire le monde. Alors que cette dernière entend exprimer sa radicalité au côté de groupes politiques clandestins, Romain, pense qu'investir le milieu du porno est une subversion qui pourrait servir sa rébellion contre son milieu d’origine, mais aussi une manière pour lui de s'émanciper d'une relation amoureuse toxique avec une femme qui a une emprise totale sur sa vie.

Mais plutôt que de trouver l'occasion de bousculer l'ordre établi, le jeune homme va en fait découvrir un milieu très «ordinaire», où chaque genre reste bien sagement à sa place et où personne ne semble jamais relever le caractère déplacé voire humiliant de certaines situations.

De la productrice à l’actrice, de la réalisatrice à la spectatrice, toutes usent et abusent de lui, cette «chair fraîche».

Sexisme et discriminations

Au long de huit épisodes courts (de 9 à 17 minutes), Ovidie, s'attaque à la violence sexiste du milieu pornographique comme symptomatique de celui qui règne dans toute la société, un sexisme devenu banal dans notre réalité, alors qu’il devrait être tout sauf anodin.

«Cette série est inspirée de faits réels. Elle n’est ni autobiographique ni complètement fictive, il serait plus juste de la définir comme l’expression d’un "point de vue situé". Comme Romain, j’ai vécu une enfance sans histoire dans une famille ordinaire de fonctionnaires de l’éducation nationale, une adolescence de la France pavillonnaire des classes moyennes des années 1990, une jeunesse militante et une implication dans divers groupes anarchistes. Et, comme Romain, j’ai été attirée par la mise en marge que représentait l’expérience pornographique. Et j’ai cru voir la possibilité d’une rébellion et je n’y ai trouvé qu’un milieu relativement ordinaire, avec ses normes, ses stéréotypes voire ses violences», confie Ovidie.

«L’action se déroule dans un monde dystopique où les pouvoirs sont permutés afin de heurter le spectateur. Cette permutation a pour but de provoquer un très léger sentiment de malaise amenant à prendre conscience du caractère problématique de ces situations anodines», explique-t-elle.

La série est aussi l'occasion de montrer une facette méconnue du X, estime Ovidie. «L'action débute sur un tournage comme il en existe tant. Ici pas de violence, de cocaïne, de paillettes, d’exubérance, de fête, de larmes, juste une terrifiante platitude. Des techniciennes venues faire leurs heures, une réalisatrice de films institutionnels venue faire ses heures, une directrice de production besogneuse. En fin de compte, l’aventure débute par un jour bien ordinaire avec des gens trop ordinaires. C’est bien cet aspect qui rend le monde du porno intéressant, c’est qu’il est à la fois plus humain mais aussi plus décevant que l’image que l’on s’en fait, poursuit-elle. Et - on oublie trop souvent de le mentionner - l’aventure pornographique est aussi un parcours épique voire drôle. Drôle par son décalage avec le monde réel, drôle par ses situations hautes en couleur, drôle par son système D. Si les genres sont inversés, les traits de caractère de nos personnages restent fidèles au réel. Inutile de pousser les potars ni de grossir le trait. Cette série permet de présenter un tout autre visage, loin des clichés de ce qu’est habituellement un.e acteur.ice : ni écervelé.e, ni victime, ni pute au grand coeur».

Au côté de Jérémy Gillet, le casting compte aussi Raïka Hazanavicius (Les 7 vies de Léa), Agathe Bonitzer (La Belle et la Belle), Sophie-Marie Larrouy (Cheyenne et Lola), ainsi que Romane Bohringer, Andréa Bescond, Anne Benoît et Arthur Dupont.

«Des gens bien ordinaires» sera diffusé les lundis à partir du 6 juin à 23h sur Canal+ et déjà disponible sur myCanal.

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