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The Handmaid’s Tale saison 5 : la trajectoire cathartique d’une héroïne vengeresse

Sa douleur devenue désormais colère, June est de retour la rage au ventre pour massacrer ses bourreaux. [© 2022 MGM Television Entertainment Inc. and Relentless Productions LLC. All Rights Reserved.]

Plus d’actualité que jamais, la saison 5 de la dystopie The Handmaid’s Tale et le destin vengeur qu’y embrasse, ou plutôt qui embrase son héroïne, a des vertus cathartiques pour toutes les femmes, réduites au silence, opprimées, bafouées, harcelées, ou violées.

Un doigt d’honneur. Comme celui arraché à l’oppresseur avec rage, détermination et même bonheur. Voilà comment démarre la cinquième (et avant-dernière) saison de The Handmaid’s Tale, aussi terrifiante que fabuleuse dystopie (peut-on encore réellement parler de dystopie tant elle aura été visionnaire ?), adaptée des écrits de Margaret Atwood.

Après 4 saisons à subir d’atroces abus, June (Elisabeth Moss) y met à mort le commandant Waterford (Joseph Fiennes), son violeur et l’un des grands architectes de Gilead, cette «République» qui, à la faveur d’un coup d’Etat, a un jour cueilli les Américaines comme elle dans leur routine, pour littéralement les plonger en enfer. Dans cette dictature patriarcale fondée par des religieux fondamentalistes, Les Fils de Jacob, les femmes sont privées d'absolument tous leurs droits. Les servantes (ces Américaines aux ventres encore fertiles malgré la pollution qui a dramatiquement fait baisser la natalité) y sont victimes de viols programmés pour assurer la descendance des plus nantis, les bébés étant ensuite arrachés à leur mère biologique pour être élevés dans les riches familles de Gilead.

Une colère trop longtemps contenue

Le récent et retentissant bannissement du droit à l’avortement aux Etats-Unis qui a soudainement réduit en miettes ce que les Américaines pensaient acquis, et plus largement la mise en question de plus en plus répandue du droit des femmes à disposer de leur corps dans des pays comme la Hongrie, trouve dans la série un tragique écho.

Elisabeth Moss, qui incarne la rageuse June au cœur de la série - cette servante écarlate rebelle revenue de toutes les horreurs de Gilead (mortifiée d’avoir été contrainte de laisser une de ses filles derrière elle) pour être accueillie en terre d’asile au Canada en saison 4 - porte en elle une colère que désormais rien ne pourra arrêter.

Son regard intense, celui qu’on lui connaît déjà bien (et qui lui a valu notamment un Golden Globe), trahit une rage à son paroxysme quasi contagieuse. Elle veut que ses ravisseurs paient le prix fort. 

La catharsis opère quand les bafouées décharnent, littéralement, le bourreau. Cette cinquième saison d'Handmaid's Tale explore par ailleurs combien le monde s’accommode de Gilead, une tolérance qui résonne elle aussi avec la géopolitique actuelle.

Les habitués de la série retrouveront également des intrigues autour de tante Lydia (Ann Dowd), un peu plus encore aux prises avec sa conscience, Nick (Max Minghella), toujours épris de June mais qui grimpe dans la hiérarchie de Gilead, ou encore le commandant Lawrence, qui entend en douce réformer Gilead de l’intérieur.

Mais ce qui prédomine par dessus tout c’est cette urgence brûlante de June, plus violente mais de même nature que celle en gestation chez les femmes revêtues de capes écarlates (ces costumes de la série devenus des symboles de soumission dans l’imagerie populaire) qui avaient manifesté devant la Cour Suprême des Etats-Unis, sans être entendues.

Diffusée sur Hulu aux US, la saison 5 de The Handmaid’s Tale est à voir en France sur OCS.

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