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Paris Police 1905 : polar glacial pour Noël gothique, à découvrir dès ce 12 décembre sur Canal+

La très attendue suite de la Création Originale Canal+ «Paris 1900», intitulée «Paris Police 1905», arrive ce 12 décembre. Cette saison 2 plonge dans un Paris rongé par la syphilis et la surveillance toxique d'une police des mœurs en roue libre.

Après le succès de la série «Paris Police 1900», sortie l’année dernière, l’inspecteur Jouin (remarquable Jérémie Laheurte) reprend du service ce 12 décembre sur Canal+ dans « Paris Police 1905», un bijou de polar qui, comme son titre l’indique, situe son action cinq ans après les événements de la première saison.

Paris, la veille de Noël 1904. Les autorités demandent au préfet de police Lépine (Marc Barbé) de vider les rues de leurs prostituées le temps des fêtes. Sous pression, le préfet est contraint d'organiser une rafle. Il confie la sale besogne à la police des mœurs. Dans le même temps, un mort est découvert au Bois de Boulogne. Suicide ou meurtre ? L’inspecteur Antoine Jouin mène l’enquête dans ce bois où le tout Paris vient parader le jour, et secrètement assouvir ses pulsions la nuit…

Si la saison 1 était un polar violent sur fond de thriller politique et d’affaire Dreyfus, cette fois le créateur Fabien Nury a souhaité se pencher plus avant sur les personnages. Et pour lui «rien de mieux que la police des mœurs qui traque les petits secrets de chacun pour le faire».

La première saison était «à la fois un polar et un western urbain, il y avait beaucoup de violence (…) avec la police des mœurs on s’est dit on va faire une bascule», explique t-il. «On va casser moins de crânes mais cette saison 2 n’en est pas moins tordue, ce n’est juste pas le même type de violence», précise-t-il.

«Il y a toujours du polar donc, mais là où il y avait du western, il y a maintenant de l’angoisse, comme chez Park Chan-wook (réalisateur de «Old Boy», ndlr) ou ‘L’Assassinat du père Noël’ de Christian Jacques», a-t-il cité parmi ses influences. Ajoutons que les fans de séries telles que «Peaky Blinders» et The «Knick» ne pourront qu’être une nouvelle fois comblés.

conte gothique et critique

«On pousse cette fois plus le côté polar noir vénéneux angoissant. On y ajoute une forme de conte gothique sans toutefois jamais basculer dans quelque chose de pas réaliste», a de son côté expliqué Julien Despaux, le réalisateur. Les équipes précisent aussi avoir ajouté une petite dose d’humour (très) noir pour mélanger plusieurs tonalités. «Il y en avait déjà dans la saison 1, nuance Fabien Nury, mais les gens ne l’ont pas vue (rires)».

Voilà pour l'ambiance. L'histoire s’inspire quant à elle librement d'authentiques faits divers, comme celui du suicide d’un homme par quatre balles, mais aussi d’une bavure de la police des mœurs qui avait mené à la mort d’un nourrisson. Les activités ayant cours au Bois de Boulogne au début du XXe sont aussi bien documentées, confie également Fabien Nury.

Bavures policières, corruption... «Paris Police 1905» se penche aussi (et surtout) sur l'influence de la religion sur la société. La série montre également comment les homosexuels étaient persécutés, et comment cette société patriarcale exploitait le corps des femmes et s’immisçait dans l’intimité des gens pour traquer «le vice».

Une impitoyable machine au cœur de laquelle l’humain se cherche, à l’instar du préfet Lépine qui réalise avec amertume la dérive de sa fonction, ou l’inspecteur Jouin dont les désirs sont passionnants d'ambiguïté. «Il y a un processus de surveillance complexe avec un système qui lui donne tellement de pouvoir que la corruption devient endémique», analyse le créateur, car «plus une société est répressive, plus il a de chantage. Il y a (aussi) une atmosphère de paranoïa très intéressante à travailler», a-t-il ajouté. «En saison 1 on se demandait qui a tué qui ? Et là, avec la syphilis, c’est qui a couché avec qui ?»

Les acteurs et les équipes techniques de la première saison sont toujours de la partie et ont accueilli avec bonheur Javier Navarrete, compositeur de musique espagnol à qui l’on doit les BO des films de Guillermo del Toro, «Le Labyrinthe de Pan», «L’Echine du Diable» et dont la partition est un régal et participe à l’atmosphère glaciale et pesante de l’ensemble.

A noter que, vendue dans 59 pays, la série devrait connaître une saison 3 qui changera encore de genre, prévient Fabien Nury. «On est sur une période clé qui a défini le genre policier, et on a envie d’exploiter tout ça», a-t-il dit avec appétit.

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