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Scrabble : «gouine», «nègre», «tafiole»… 64 mots interdits dans la nouvelle édition du jeu

Pour rappel, le jeu du Scrabble s’écoule chaque année à plus de 165 millions d’exemplaires vendus dans une centaine de pays à travers le monde. [DENIS CHARLET/AFP]

Publiée le 14 juin dernier, la 9e édition de l’Officiel du Scrabble a interdit l’usage de 64 mots, dont deux pour des inexactitudes orthographiques et 62 pour des raisons éthiques. Ces changements ont suscité l’indignation des afficionados du célèbre jeu.

Une révolution attendue dès 2024. La neuvième édition de l’Officiel du Scrabble (Éditions Larousse), relayée le 14 juin dernier, a interdit l’usage de 64 mots dans la nouvelle édition du jeu, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Lors de la précédente édition, établie en 2019, seuls trois mois avaient été supprimés, à savoir «négro», «sily» et «chinetoque».

Au total, 750 nouvelles entrées, dont près de 400 variantes, ont été ajoutées. A l’inverse, 64 mots ont été supprimés, dont deux pour des inexactitudes orthographiques et 62 pour des raisons éthiques. Les deux mots modifiés sur le plan orthographique ont été «anisaki» pour «anisakis», un vers parasite, et «stegosorus» pour «stegosaurus», une espèce de dinosaure. 

Parmi les 62 suppressions de termes décidées à la mi-juin, 25 d’entre eux étaient des entrées et le reste des déclinaisons de ces dernières. Des termes comme «asiate», «boche», «chicano», «gogol», «gouine», «lopette», «nabot», «nègre», «pédé», «pouffiasse»,  «romano», «tafiole» ou encore «travelo» ont par exemple été retirés.

Pour justifier ces retraits, la Fédération internationale de Scrabble francophone (FISF) a indiqué sur son site internet avoir ciblé ces termes jugés «comme ayant un caractère haineux, irrespectueux des valeurs humaines et des nouvelles sensibilités de notre monde».

des suppressions parfois contestées

Après avoir fait de même aux Etats-Unis ces dernières années, Mattel, la marque propriétaire du jeu, a décidé de supprimer un certain nombre de mots jugés choquants ou offensants. Toutefois, cette décision n’a pas fait l’unanimité auprès des bénévoles du comité de rédaction de L'Officiel du Scrabble. 

Certains, comme Hervé Bohbot, champion de France de Scrabble en 2005 et 2015, ont même évoqué un «choix arbitraire». «Il fallait évidemment censurer certains mots nuisibles et choquants. Mais le travail réalisé est d’une stupidité sans nom. Il n’a pas été fait correctement», a regretté le cinquantenaire, également président du Montpellier Scrabble, pour Ouest-France.

«On enlève des insultes homophobes comme “pédé” et “gouine”, mais on laisse “fiotte“ ou “fifi” qui veulent dire la même chose au Québec. On retire “chicano”, mais on laisse “gringo”. On supprime “boche” et “schleu”, mais on laisse “fritz” et “fridolin”, deux autres surnoms injurieux pour désigner un soldat allemand», a conclu le spécialiste du jeu.

Pour rappel, le jeu du Scrabble s’écoule chaque année à plus de 165 millions d’exemplaires vendus dans une centaine de pays à travers le monde.

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