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Dette: Moody's abaisse la note de la Grèce à C

L'agence d'évaluation financière américaine Moody's a annoncé vendredi soir avoir abaissé la note de solvabilité de la Grèce de "Ca" à "C".[AFP/Archives]

L'agence d'évaluation financière américaine Moody's a annoncé vendredi soir avoir abaissé la note de solvabilité de la Grèce de "Ca" à "C" pour tenir compte du lancement de la restructuration de la dette publique d'Athènes.

Cette opération "implique des pertes prévisibles de plus de 70% pour les investisseurs" qui y participeront, écrit Moody's dans un communiqué.

Moody's attribue un "C", note la plus basse possible de sa classification, aux emprunteurs qu'elle juge à l'orée du défaut de paiement, tandis que la note "Ca" qu'elle attribuait jusque-là à la dette publique grecque correspond aux émetteurs spéculatifs pour lesquels une défaillance semble probable.

L'agence explique qu'à ses yeux, l'opération d'échange de dette proposée par le gouvernement grec à ses créanciers du secteur privé, dont la réussite est impérative pour permettre "la mise à disposition [d'Athènes] d'une assistance financière supplémentaire de la zone euro" reviendra, si elle est menée à bien, à un "défaut de paiement" sur "des obligations publiques grecques". L'agence faisait là référence au nouveau plan de secours européen prévoyant 130 milliards d'euros d'aide publique mis sur les rails jeudi.

Sa concurrente Standard and Poor's avait abaissé lundi la note de solvabilité de la Grèce à "SD", niveau correspondant à un "défaut de paiement sélectif", pour tenir compte de l'opération d'effacement de dette lancée trois jours plus tôt. S&P avait indiqué qu'elle envisageait de relever la note du pays à CCC, qu'elle attribue à des émetteurs de qualité médiocre présentant un vrai risque de non-remboursement, lorsque cette opération aurait été intégralement réalisée, probablement vers la mi-mars.

Ce n'est pas le cas de Moody's, qui n'attribue pas de "perspective" à la note grecque, signe qu'elle refuse de spéculer sur ce que pourrait être son évolution une fois l'échange de dette consumé.

"En ce qui concerne l'avenir, le programme de l'Union européenne et l'échange de dette proposé réduiront le poids de la dette pour la Grèce; mais le risque d'une défaut de paiement du pays restera élevé même après que cet échange aura été mené à son terme", écrit l'agence. "Moody's pense que la Grèce fait toujours face à des défis de solvabilité à moyen terme: le ratio de sa dette publique à son PIB sera bien supérieur à 100% pendant plusieurs années", ajoute le communiqué.

La restructuration lancée le 24 février doit permettre à la Grèce d'obtenir un effacement de dette de 107 milliards d'euros.

Athènes propose de donner aux créanciers privés qui participeront à l'opération des titres d'une valeur inférieure de 53,5% à ceux qu'ils détiennent actuellement.

Un quart des titres que recevront ces créanciers seront des obligations du Fonds européen de stabilité (FESF), vraisemblablement d'une maturité maximale de deux ans. Le reste sera composé de nouvelles obligations grecques d'une maturité s'échelonnant de 11 à 30 ans, soit une durée bien supérieure à celles qu'elles remplaceront. Du fait des taux d'intérêts que rapporteront ces titres la perte pour les créanciers devrait être de l'ordre de 73%.

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