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La marge de Danone grignotée en 2012 par l'Europe du sud

Assemblée générale des actionnaires du groupe Danone le 26 avril 2012 à Paris[AFP/Archives]

Le groupe alimentaire français Danone pâtit de la situation économique en Espagne au point d'être contraint mardi de revoir à la baisse ses prévisions de marge opérationnelle pour 2012, une perspective qui a immédiatement été sanctionnée en Bourse.

Le géant français des yaourts et des eaux minérales, qui tablait jusqu'à présent sur une stabilité de sa marge opérationnelle cette année, s'attend désormais à un repli de 0,50 point à données comparables. En 2011, elle était ressortie à 14,72% du chiffre d'affaires (+0,20 point).

"Le groupe fait face depuis la fin du premier trimestre à un contexte de consommation en dégradation rapide et significativement plus forte qu'attendue dans les pays d'Europe du Sud, et tout particulièrement en Espagne", a-t-il expliqué dans un communiqué, ajoutant que l'inflation du coût des matières premières "a été supérieure aux attentes depuis le début de l'année".

Danone a toutefois confirmé ses objectifs de croissance du chiffre d'affaires et de flux de trésorerie.

"On ne peut pas exclure que les choses empirent, mais il faudrait qu'elles soient significativement pires en Espagne et dans d'autres marchés pour que l'on doive de nouveau examiner les ajustements auxquels nous procédons", a expliqué Pierre-André Terisse, directeur général en charge des finances, lors d'une conférence téléphonique.

A 12H00, le titre Danone chutait de 7,10% à 48,15 euros, tandis que la Bourse de Paris reculait de 0,12%.

"Cette révision à la baisse n'est pas une réelle surprise", pour Jean-Marie Lhomé, analyste chez le courtier Aurel BGC, soulignant que la marge devrait "encore reculer en 2013".

"Le groupe, très axé à l'international, souffre de la dégradation de l'économie mondiale et aussi de la crise de la dette qui affecte fortement la consommation de l'Europe du Sud", a-t-il expliqué.

La nouvelle prévision de rentabilité doit permettre à Danone "de mettre en place les actions nécessaires en Europe du Sud, tout en continuant à développer les ventes et la profitabilité du groupe dans le reste du monde", a avancé le groupe.

La responsabilité de cette révision incombe principalement à l'Espagne où, selon M. Terisse, l'impact négatif du chômage (24,44% en mai) et la confiance des ménages (-20 points en moins d'un an) affectent la consommation. L'an dernier, ce pays a généré 7 à 8% du chiffre d'affaires du groupe avec une rentabilité de 12%, a-t-il précisé.

"Mise à part la gestion de ces nouvelles circonstances, Danone reste très solide", a assuré M. Terisse. "Les fondamentaux de nos activités sont très bons", a-t-il poursuivi.

Le groupe a d'ailleurs confirmé son objectif de croissance du chiffre d'affaires de 5% à 7% en 2012 en données comparables, contre +7,8% en 2011 (19,31 milliards d'euros).

Sur l'année, "nous serons confortablement dans la fourchette de 5 à 7% grâce à la solidité de nos marques hors d'Europe de l'ouest", a relevé M. Terisse. Au deuxième trimestre, la progression devrait être "autour de 5%", a-t-il dit.

"La bonne performance de l'ensemble des activités en Asie, Amérique, Afrique, Moyen-Orient et CIS (ex-Union soviétique) permet de compenser les pressions auxquelles est soumise l'Europe de l‘ouest", a relevé Danone.

Selon M. Terisse, la France "résiste plutôt bien. Nous ne voyons aucun risque que la situation se transforme comme en Espagne" car la structure de portefeuille et la consommation diffèrent, tout comme le taux de chômage.

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