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American Airlines a plus que jamais du plomb dans l'aile

Des avions de la compagnie American Airlines [Joe Raedle / Getty Images/AFP/Archives] Des avions de la compagnie American Airlines [Joe Raedle / Getty Images/AFP/Archives]

Deux vols désastreux risquent d'aggraver encore la réputation de la compagnie aérienne en faillite American Airlines, déjà plombée de retards et annulations en série depuis début septembre alors que ses relations avec ses employés se détériorent.

Lundi, un vol Boston-Miami a dû faire un atterrissage d'urgence à Kennedy Airport à New York à cause d'une rangée de sièges qui lâchait.

"Les passagers de la zone affectée ont été déplacés vers d'autres sièges en cabine et l'avion a atterri en sécurité à JFK. Un deuxième appareil a été utilisé pour poursuivre jusqu'à Miami", a indiqué un porte-parole dans un courriel.

Ce week-end, dans une tribune publiée par le New York Times, un passager décrivait un vol cauchemardesque de 30 heures entre Paris et New York, au cours duquel l'avion avait dû atterrir d'urgence en raison d'un altimètre défectueux, l'embarquement à bord d'un deuxième appareil n'avait pu être effectué, les portes ne s'ouvrant pas, et les passagers avaient été confrontés à des employés au mieux détachés, et au pire complètement incompétents.

"Toi, American Airlines, ne devrais plus faire de vols pour traverser l'Atlantique. Tu n'as pas le savoir-faire. Tu n'as pas l'équipement. Et tes employés ont clairement perdu tout intérêt dans tes opérations", concluait l'écrivain Gary Shteyngart dans ce témoignage.

Aucun porte-parole d'American Airlines n'a répondu aux demandes de commentaires de l'AFP sur ce vol.

Ces incidents vont peser sur la réputation de la compagnie, en faillite depuis novembre 2011 pour se restructurer et faire passer en force des baisses de salaires de ses pilotes après l'échec de négociations.

Ces dernières semaines, elle déplorait déjà une brusque envolée des retards et annulations, les attribuant à une grève du zèle de ses pilotes.

"climat social vicié"

"Personne chez American Airlines ne met en question les notifications de maintenance normale et nous devons nous assurer que la sûreté de nos activités est assurée sur chacun de nos vols", déclarait ainsi un porte-parole à l'AFP la semaine dernière.

"Toutefois depuis 14 jours, nous avons vu un niveau sans précédent de notifications de maintenance par nos pilotes, beaucoup au moment même du départ prévu, ce qui a un impact sur notre activité", ajoutait-t-il.

La FAA elle-même a déjà épinglé la compagnie début août pour des défauts de maintenance présentant des risques de sécurité en lui imposant une lourde amende de 162,4 millions de dollars.

Le syndicat Allied Pilots Association (APA) a de son côté réfuté les accusations de la direction: "la liste des problèmes de maintenance non résolus s'allonge chaque jour sur les appareils vieillissants que nous utilisons, et nous ne pouvons (les) ignorer", a-t-il affirmé, invoquant la sécurité des passagers et le risque de voir les licences de pilote révoquées.

Pour l'analyste Richard Aboulafia, ces problèmes dénotent "un climat social vicié".

"L'objectif du syndicat est de forcer une fusion avec US Airways, mais cela aurait pour conséquence de mettre la direction (de la compagnie) au chômage. Etant donné que les syndicats ont l'air déterminé, elle n'a cependant peut-être pas le choix", estime-t-il.

De fait, la maison-mère d'American Airlines, AMR, se résout depuis début juillet à une possible fusion et a admis qu'elle était en discussions avec US Airways.

US Airways avait annoncé en avril qu'elle disposait du soutien de trois syndicats d'employés d'AMR, représentant 55.000 personnes.

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