![Des opérateurs du gazoduc Nord Stream avant la cérémonie d'ouverture de la liaison Nord Stream, le 8 Octobre 2012 à Vyborg en nord-ouest de la Russie [Olga Maltseva / AFP]](http://static.cnews.fr/sites/default/files/directmatin/image_placeholder_rect_basic.gif "Des opérateurs du gazoduc Nord Stream avant la cérémonie d'ouverture de la liaison Nord Stream, le 8 Octobre 2012 à Vyborg en nord-ouest de la Russie [Olga Maltseva / AFP]")
La Russie a mis en service lundi une seconde conduite du gazoduc sous-marin Nord Stream, doublant la capacité d'acheminement de son gaz vers l'Europe, un projet stratégique aux perspectives cependant discutées.
La mise en service de cette nouvelle conduite dans la baie Portovaïa (Golfe de Finlande, mer Baltique), au nord de Saint-Pétersbourg, porte de 27,5 à 55 milliards de m3 par an le volume de gaz qui pourra rejoindre les marchés d'Europe occidentale via les fonds de la mer Baltique et l'Allemagne.
La première tranche de ce gazoduc de 1.220 kilomètres avait été lancée en novembre 2011.
Le projet est mené par un consortium réunissant Gazprom, les allemands E.On Ruhrgas et BASF-Wintershall, Nederlandse Gasunie (Pays-Bas) et le français GDF Suez. Le comité des actionnaires est présidé par l'ex-chancelier allemand Gerhard Schroeder, ami affiché du président russe Vladimir Poutine qui a piloté le projet depuis des années.
M. Poutine s'est félicité de l'achèvement d'un projet "capable de satisfaire les besoins grandissants de l'Europe en ressources énergétiques", dans un message vidéo diffusé lors d'une cérémonie.
Ces perspectives sont néanmoins remises en cause par la diversification des approvisionnements européens, notamment avec le développement de l'extraction du gaz de schiste, relevait la presse russe lundi.
Le géant russe Gazprom se trouve par ailleurs depuis plusieurs mois dans le collimateur de la Commission européenne, qui a ouvert en septembre une enquête contre le groupe russe pour entrave à la concurrence et manipulation des prix dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale.
Le ton est monté entre Bruxelles et Moscou, qui a annoncé placer le géant gazier, au titre de son importance stratégique, sous la protection de l'Etat.
"La Russie a toujours rempli et remplira ses engagements de fournisseur sûr et prévisible des marchés européens. Nous comptons sur l'Union européenne pour favoriser l'utilisation du potentiel de Nord Stream", a souligné M. Poutine lundi.
"Ce n'est que par des efforts conjoints que nous pourrons satisfaire les intérêts des producteurs et des consommateurs, assurer la sécurité énergétique", a-t-il ajouté.