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EDF s’intéresse aux gazoducs de Total

Henri Proglio, président d'EDF, le 12 novembre 2012 à Martigues, dans le sud-est de la France [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives] Henri Proglio, président d'EDF, le 12 novembre 2012 à Martigues, dans le sud-est de la France [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives]

Le producteur français d'électricité EDF est intéressé par la société TIGF, le gestionnaire de gazoducs et d'installations de stockage de gaz mis en vente par le groupe Total, a indiqué lundi une source proche du dossier, GDF Suez ayant pour sa part jeté officiellement l'éponge.

EDF a déposé une "expression d'intérêt" au sein d'un consortium d'industriels et de fonds d'investissement, a précisé une personne au fait des discussions, confirmant une information du journal Les Echos.

La part de l'opérateur dans ce consortium sera néanmoins "minoritaire" et "ne dépassera pas 20%", selon cette source.

L'opérateur électrique historique a multiplié récemment les opérations dans le gaz, avec notamment la prise de contrôle de l'italien Edison, spécialiste de cette énergie.

Mais en l'espèce, il s'agit davantage d'abonder son portefeuille d'actifs dédié au financement du démantèlement de ses centrales nucléaires, qui comprend déjà une part du capital de sa filiale de transport d'électricité RTE ainsi que des actions et obligations, selon cette même source.

TIGF, qui exploite le réseau de gazoducs du sud-ouest de la France, est en effet une activité aux rentrées financières régulières et peu risquée. Interrogé par l'AFP, EDF n'a pas souhaité faire de commentaires.

La filiale de Total pourrait valoir entre 2 et 3 milliards d'euros mais, selon Les Echos, l'acquisition devrait être supportable pour les comptes d'EDF, dans la mesure où les participants au consortium entendent largement la financer par effet de levier (en faisant supporter à TIGF le coût de la reprise).

GDF Suez, numéro un du secteur en France avec le principal opérateur GRTGaz, a par ailleurs confirmé à l'AFP qu'il n'était pas candidat à la reprise de TIGF en raison de contraintes juridiques liées à des questions de concurrence.

"Juridiquement, cela aurait été compliqué", a souligné un porte-parole.

La vente de TIGF suscite néanmoins l'intérêt de beaucoup de grands fonds spécialisés dans la gestion d'infrastructures. L'espagnol Enagas, associé au fonds canadien Borealis, a déposé une candidature, mais pas GDF Suez, qui est numéro un du transport du gaz en France via GRT Gaz, ajoute le journal.

Le consortium où figure EDF pourrait bénéficier de l'intention prêtée aux pouvoirs publics de privilégier une solution française, notent les Echos.

La perspective de la cession de TIGF a suscité cet été de fortes inquiétudes chez syndicats et élus locaux.

TIGF emploie directement près de 500 salariés et exploite 14% du réseau français de gazoducs. Total a confirmé le mois dernier son intention de s'en séparer, dévoilée à la fin de l'été.

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