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Le moral des Français s'améliore en décembre

Un homme fait ses courses dans un supermarché [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Un homme fait ses courses dans un supermarché [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

Le moral des ménages français s'est amélioré en décembre pour la première fois depuis mai, une bonne surprise qui ne chasse cependant pas les inquiétudes exprimées par leur pessimisme sur le marché de l'emploi et leur volonté d'épargner.

L'indicateur de confiance des ménages, qui permet d'anticiper l'évolution de la consommation, a gagné 2 points par rapport à novembre, à 86 points, a annoncé jeudi l'institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

En décembre, l'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée et future s'est améliorée, tandis que leur opinion sur l'opportunité de faire des achats importants est "quasi stable", note l'Insee dans son enquête sur la confiance des ménages.

"Mais ces trois soldes d'opinion restent toutefois inférieurs à leur moyenne de longue période", précise l'institut.

"Il y a six mois on parlait d'éclatement de la zone euro, de situation cataclysmique. Tout ce qui se passe c'est que les ménages ont le sentiment qu'on est à présent plus dans un contexte de crise classique", commente l'économiste Elie Cohen, du CNRS.

"Evidemment, c'est une bonne surprise mais, quand on regarde le détail de l'enquête, on identifie l'origine de l'amélioration: c'est une question de baisse de l'inflation", souligne Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas.

Selon l'enquête de l'Insee, les ménages sont en effet un peu plus nombreux qu'en novembre à considérer que l'inflation a reculé et moins inquiets sur l'inflation future.

Parallèlement, ils sont toutefois plus nombreux à considérer qu'il est opportun d'épargner. Le solde d'opinion à ce sujet a fortement augmenté depuis juillet et "se situe largement au-dessus de sa moyenne de longue période", commente l'Insee.

"C'est évidemment lié tant aux inquiétudes sur les conséquences des plans d'austérité qu'à celles concernant le niveau d'activité en général", estime M. Barbet.

De plus, en décembre, les Français sont plus nombreux à anticiper une augmentation du chômage, après un recul en novembre de leurs inquiétudes sur le sujet.

Le pouvoir d'achat va baisser

Rien qui puisse donc doper fortement la consommation en 2013. Les mauvaises nouvelles vont en effet s'enchaîner, selon M. Cohen. Le chômage va continuer d'augmenter et le pouvoir d'achat individuel, appelé "par unité de consommation", qui tient notamment compte des évolutions démographiques et de la composition des foyers va baisser, prévoit-il.

Enfin, "il va y avoir l'annonce malgré tout de quelques réformes auxquelles les Français sont très sensibles, en particulier la réouverture du dossier des retraites", dit-il. "Et je ne pense pas que cela puisse les transporter d'enthousiasme", ironise M. Cohen.

Une première condition pour obtenir en 2013 une croissance, "même mauvaise" est que les ménages puisent dans leur épargne pour consommer et la seconde, qui "paraît absolument indispensable", est une hausse des exportations, selon M. Barbet.

M. Cohen, lui, ne voit "pas d'augmentation de la demande adressée à la France et donc pas d'amélioration véritable du commerce extérieur" au premier semestre 2013. La contribution du commerce extérieur à la croissance devrait être nulle d'ici fin juin, avait estimé l'Insee dans sa dernière note de conjoncture publiée la semaine dernière.

En revanche, selon les économistes, les Français malgré leurs intentions actuelles finiront par utiliser leur solide bas de laine pour maintenir la consommation. Leur taux d'épargne devrait reculer, de 16,1% en moyenne en 2012 à 15,5% en 2013, selon M. Barbet.

C'est ce matelas ainsi que le système de protection sociale du pays qui rendent sa consommation "étonnamment résiliente", souligne M. Cohen.

"Quand vous avez une quinzaine de millions de retraités plus ceux qui bénéficient des allocations diverses, cela vous fait un socle de consommation particulièrement solide", souligne-t-il.

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