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L'addition salée du Brexit

La livre sterling a baissé par rapport au dollar et à l'euro à la suite du référendum. La livre sterling a baissé par rapport au dollar et à l'euro à la suite du référendum. [PAUL ELLIS / AFP ]

Quatre mois après le référendum sur la sortie de l'Union européenne, les conséquences du Brexit sur l'économie britannique commencent à devenir concrètes. 

L’affaire a failli tourner au drame national. La semaine dernière, la célèbre pâte à tartiner Marmite, une institution en Grande-Bretagne, a brièvement disparu du site internet des supermarchés Tesco, pour cause de hausse de son prix.

Si un accord a finalement permis de la maintenir dans les rayons, l’incident a donné lieu à de nombreux éditoriaux enflammés, qui y voyaient un premier signe de l’impact négatif du Brexit sur l’économie. De fait, de l’inflation des produits de consommation à la baisse des prix de la pierre, les conséquences de la sortie de l’Union européenne se font de plus en plus concrètes outre-Manche.

Des signaux alarmants

Première victime collatérale du divorce entre l’Europe et le Royaume-Uni, Londres a vu les prix de son parc immobilier baisser brutalement, (-2,5 % au troisième trimestre). Un phénomène particulièrement marquée dans le secteur des bureaux, qui a décroché de 6 % en juillet. 

En effet, si le pays n’a plus accès au marché commun européen, il deviendra moins avantageux pour les entreprises d’être basées à Londres. 

A lire aussi : Brexit: combien de temps prendra la sortie de l'UE?

Mais l’impact du Brexit est loin de se limiter au monde des affaires. Le député libéral-démocrate Nick Clegg a mis en garde lundi contre une hausse massive du prix des produits importés comme le chocolat, le fromage et le vin. En cause, la chute de la livre sterling, qui est tombée au début du mois à son plus bas face au dollar en trente-et-un ans.

Celle-ci se répercute aussi sur le prix du carburant, qui devrait augmenter de 5 pence par litre à la fin du mois, selon la fédération des stations-services. De même, le prix du kérosène grimpe en flèche, mettant en difficulté les compagnies aériennes britanniques comme EasyJet et Monarch. 

Dans ce contexte, plusieurs économistes ont fait part de leurs inquiétudes pour 2017, craignant que l’incertitude engendrée par les négociations avec Bruxelles n’entraîne une baisse des investissements des entreprises. 

Une crainte qui s’est matérialisée ce mercredi 19 octobre chez Travis Perkins, géant britannique des matériaux de construction, qui a annoncé la suppression de 600 emplois en raison du climat économique défavorable. 

Opération séduction en Europe

En revanche, pour certaines mégapoles du continent, voir Londres perdre son statut de capitale européenne des affaires apparaît comme une opportunité à saisir.

En Allemagne, Francfort a ainsi mis en place un vaste plan de lobbying pour attirer les potentiels déçus de la City. Un assouplissement du droit du travail allemand serait même envisagé pour rassurer les établissements financiers londoniens.

La France n’est pas en reste, avec le lancement à Londres d’une campagne d’affichage vantant les mérites du quartier d’affaires de la Défense. La partie visible d’un plan bien plus large mené par Paris pour faire venir les orphelins du Brexit. 

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