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Un «Frexit» coûterait 30 milliards d’euros par an

Tous les économistes s’accordent à dire que les taux d’intérêt seront plus élevés dans l’hypothèse d’une sortie de la France de l’euro. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Le gouverneur de la Banque de France a dégainé sa calculette. Une sortie de la France de la Zone euro (un «Frexit», sur le modèle du «Brexit») coûterait, selon lui, quelques 30 milliards d’euros.

Pour François Villeroy de Galhau ce serait la facture à minima si la France repassait au franc. Une mesure souhaitée par le FN afin que l’Hexagone retrouve «sa souveraineté monétaire». Et encore, le gouverneur de la Banque de France ne tient-il compte que des intérêts de la dette publique pour établir ce montant et pas des autres conséquences monétaires d’un tel choix.

En effet, tous les économistes s’accordent à dire que les taux d’intérêt seront plus élevés dans l’hypothèse d’une sortie de la France de l’euro, ce qui alourdirait le poids de la dette dans les finances publiques. François Villeroy de Galhau avance donc ce chiffre de 30 milliards d'euros d'intérêts supplémentaires par an en expliquant que les taux d’intérêt de la France reviendraient au niveau de ceux d’avant l’euro.

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Mais ce montant serait un peu exagéré selon plusieurs économistes, qui notent qu’actuellement la charge de la dette, c’est-à-dire le remboursement des seuls taux d’intérêts, est aujourd’hui comprise entre 40 et 45 milliards d’euros. Dire que le Frexit alourdirait cette charge de 30 milliards revient donc à estimer que les taux d’intérêt seraient doublés. Une hypothèse que n’excluent pas les économistes mais qu’ils jugent peu probable.

«Une arme dans la compétition internationale»

L'euro est «une arme dans la compétition internationale», a aussi fait valoir François Villeroy de Galhau. «Si nous étions tout seuls (...), nous serions désarmés face à la spéculation des marchés financiers (...) et face aux pressions américaines sur le dollar», a affirmé le banquier central qui montait au créneau ce lundi matin pour défendre la monnaie unique. Il a notamment insisté sur l'importance des taux d'intérêt dans la fixation de ceux des prêts immobiliers et des crédits aux entreprises qui «depuis que nous avons l'euro, ont baissé d'environ 1,5%».

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