Trois nageurs sont morts et dix-sept autres ont été gravement blessés ce samedi 17 décembre sur une plage populaire d'Afrique du Sud. En cause ? Une vague océanique gigantesque appelée vague scélérate.
C’est le cauchemar des navigateurs. Ce samedi, une gigantesque vague a frappé une plage de Durban, en Afrique du Sud, tuant trois nageurs et en blessant grièvement dix-sept autres.
Pendant des années, les vagues scélérates n’étaient qu’un mythe raconté par les marins. Le peintre japonais Katshushika Hokusai avait pourtant immortalisé l’une d’entre elles dès le 19e siècle, dans la célèbre estampe La Grande Vague de Kanagawa.
Désormais, grâce à différents outils scientifiques permettant d’enregistrer les ondes maritimes notamment, leur existence a été prouvée. Résultat de la combinaison entre la profondeur de la mer, la vitesse du vent et sa direction, et de la caractéristique du fond marin, le phénomène reste toutefois imprévisible.
La première vague scélérate a officiellement été aperçue en 1995. Au large des côtes norvégiennes, la vague d’environ 26 mètres de haut est venue frapper la plate-forme pétrolière Draupner. Mais c’est au Canada que la vague scélérate la plus extrême jamais enregistrée a surgi des flots. Captée en novembre 2020, elle a fait l’objet d’une publication le 2 février dans la revue Nature. L’immense mur d’eau était trois fois plus haut que les vagues environnantes, d’après les données relevées par des bouées de détection de l’Institut de recherche canadien MarineLabs.
«Seules quelques vagues scélérates en haute mer ont été observées directement, et jamais rien de cette ampleur. La probabilité qu’un tel événement se déroule est de 1 toutes les 1.300 années», a expliqué dans un communiqué, un physicien de l’Université de Victoria, Johanness Gemmrich. Fort heureusement, ce phénomène naturel n’a fait ni victime ni dégât.