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Isère : un refuge ferme «définitivement», victime du changement climatique

Le glacier, qui jouait le rôle de contrefort du socle granitique, a «perdu près de 50 mètres d'épaisseur depuis le début des années 1990», note la FFCAM.[JEAN-PIERRE CLATOT / AFP]

Le refuge de la Pilatte, situé à 2.577 m d'altitude dans le massif des Ecrins en Isère, a fermé «définitivement» pour raisons de sécurité car le changement climatique a déstabilisé le socle rocheux sur lequel il était bâti, selon la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM).

Un signe de plus que le changement climatique est bien en marche en France. Le refuge, ouvert depuis 1954 et qui servait de camp de base pour de nombreuses courses d'alpinisme, a dû être fermé en raison de la déstabilisation du socle rocheux sur lequel il a été construit.

À l'été 2021, ce refuge a déjà été contraint de fermer ses portes aux alpinistes du fait de la fonte accélérée du glacier de la Pilatte, à l'origine d'un «phénomène paraglaciaire» qui a provoqué l'apparition d'importantes fissures au niveau du refuge. Ces fissures étaient suivies annuellement par des experts depuis les années 1990.

Le glacier a perdu près de 50 mètres d'épaisseur depuis 1990

Néanmoins, les mesures de suivi géologique menées parallèlement autour du bâtiment ont toutes accusé une «accélération nouvelle et brutale» au printemps 2021, «entraînant une fragilisation de la structure du refuge», explique la Fédération dans un communiqué sur son site internet.

Le glacier, qui jouait le rôle de contrefort du socle granitique, a «perdu près de 50 mètres d'épaisseur depuis le début des années 1990», note la FFCAM. «L'état de catastrophe naturelle est reconnu, et l'expertise assurantielle est en cours. Des études géologiques sont menées depuis un an pour comprendre les phénomènes en jeu, évaluer la stabilité du socle rocheux et son impact sur la sécurité des pratiquants», souligne la fédération.

Une solution provisoire à proximité du refuge sera mise en place cette année pour permettre aux guides d'accompagner des groupes sur les courses autour du refuge, poursuit-elle. L'avenir du bâtiment, composé de la partie construite en 1954 et d'une autre édifiée en 1994, «est quant à lui très incertain», prévient la Fédération.

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