En direct
A suivre

Réchauffement climatique : une nouvelle étude alerte sur la fonte de la calotte glacière et la montée du niveau des océans

En cas de poursuite des politiques climatiques actuelles, la fonte en Antarctique et au Groenland se traduirait par une hausse d'environ 50 centimètres du niveau des eaux. [REUTERS/Natalie Thomas/File Photo]

Des calottes glaciaires, dont la fonte élèverait les océans de plusieurs mètres, pourraient bien s'effondrer avec un demi-degré de réchauffement supplémentaire du climat, selon des études récentes qui font la lumière sur leurs fragilités jusqu'ici insoupçonnées.

La montée du niveau des océans en raison de la fonte des calottes glaciaires a été jusqu'à présent très sous-estimée par les modèles climatiques, pourtant elle menace des millions d'habitants sur Terre, notamment avec l'accélération du réchauffement climatique.

En effet, les calottes du Groenland et de l'Antarctique ont perdu plus de 500 milliards de tonnes par an depuis l'an 2000, soit six piscines olympiques toutes les secondes.

Mais les modèles climatiques avaient jusqu'à présent sous-estimé leur contribution à la future montée du niveau des océans, en ne prenant en compte que l'effet de la hausse des températures de l'air sur la glace, et en négligeant les interactions complexes entre l'atmosphère, les océans, les calottes et certains glaciers.

Jusqu'à une élévation de 1,40 mètre

Toutefois, des chercheurs basés en Corée du Sud et aux Etats-Unis ont établi quelle serait l'élévation du niveau des mers d'ici à 2050 en fonction des différents scénarios des experts climats de l'ONU. En cas de poursuite des politiques climatiques actuelles, ce qui inclut les engagements pris par les pays dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat de 2015, la fonte en Antarctique et au Groenland se traduirait par une hausse d'environ 50 centimètres du niveau des eaux.

Un chiffre qui grimperait à 1,4 mètre dans un scénario du pire, en cas de hausse importante des émissions de gaz à effet de serre.

une désintégration incontrôlable des calottes

L'étude de ces scientifiques, publiée cette semaine dans la revue Nature Communication, précise également qu'en plus de l'emballement de la fonte, une désintégration incontrôlable de ces calottes glaciaires pourrait intervenir. «Notre modèle a des seuils entre 1,5°C et 2°C de réchauffement - 1,8°C étant notre meilleure estimation - pour l'accélération de la perte de la glace et l'augmentation du niveau des mers», a expliqué à l'AFP Fabian Schloesser, de l'université d'Hawaï, co-auteur de l'étude.

Les températures se sont déjà élevées de près de 1,2°C dans le monde depuis l'ère pré-industrielle. Les scientifiques savaient depuis longtemps que les calottes glaciaires de l'Antarctique occidental et du Groenland pouvaient élever le niveau des océans de 13 mètres à long terme et qu'elles avaient des «points de bascule» au-delà desquels leur désintégration serait inévitable. Mais les températures associées à ce phénomène n'avaient jamais été précisément identifiées.

Les estimations reposaient jusqu'à présent beaucoup sur des données mal interprétées : lors de mesures de l'altitude de régions côtières à l'aide de radar, la cime des arbres ou des toits ont bien souvent été confondus avec le niveau du sol. Celui-ci se trouve donc en réalité bien plus bas qu'on ne pensait. Des dizaines de millions de personnes sont particulièrement vulnérables dans les zones côtières de pays comme le Bangladesh, le Pakistan, l’Egypte, la Thaïlande, le Nigeria ou le Vietnam.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités