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Climat : les vols de nuit et jets privés seront bientôt interdits à l'aéroport d'Amsterdam

A partir de 2025-2026 les avions seront interdits de décollage entre minuit et 6h du matin et ne seront pas autorisés à atterrir avant 5h du matin à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. [REUTERS/Piroschka van de Wouw]

Les vols de nuit et jets privés seront bientôt interdits à l'aéroport d'Amsterdam. Le gouvernement veut réduire le nombre de vols rapidement mais les compagnies aériennes freinent ce projet.

Pour le bien de la planète, l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol a décidé d'interdire les vols de nuit et les jets privés. Annoncée mardi 4 avril, cette décision devrait entrer en vigueur à partir de 2025-2026 et fait partie d'un projet plus global de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à l'aviation. Un projet que plusieurs grandes compagnies aériennes tentent de freiner.

Concrètement, les avions seront interdits de décollage entre minuit et 6h du matin et ne seront pas autorisés à atterrir avant 5h du matin. Dans un communiqué, le PDG du groupe Royal Schiphol, Ruud Sondag, a estimé que «devenir plus silencieux et plus propre, plus rapidement», est «la seule voie à suivre». «Pendant trop longtemps, nous n'avons pensé qu'à la croissance et trop peu au prix à payer», a-t-il ajouté.

Après de nombreuses plaintes de la part de riverains gênés par le bruit, le groupe affirme que l'interdiction des vols de nuit apportera «la paix dans les environs». Cela représente 10.000 vols en moins chaque année selon les calculs de l'aéroport néerlandais, l'un des plus grands hubs aériens d'Europe.

Les vols en jets privés sont eux aussi visés car ils représentent 20 fois plus d'émissions de CO2 qu'un vol régulier. D'après la direction de l'aéroport, ils représentent une «quantité disproportionnée de nuisances», sonores comme environnementales.

Les compagnies aériennes ont saisi la justice

En juin 2022, les Pays-Bas avaient déjà affiché leur intention de réduire les vols à Schiphol à 440.000 par an d'ici à 2025, contre un niveau pré-Covid de 500.000. Le plan gouvernemental ambitionnait même de tomber à 460.000 vols dès la saison 2023-2024. Un point qui avait suscité la colère de certaines grandes compagnies aériennes, telles que KLM, Delta et EasyJet, qui ont intenté une action en justice contre le gouvernement néerlandais en mars.

Un verdict rendu ce mercredi 5 avril leur a donné raison en s'opposant à la réduction des vols dès cette année. Le tribunal de Haarlem a jugé que l'exécutif «n'avait pas suivi la bonne procédure» et enfreint les règles de l'Union européenne sur la consultation des parties prenantes, dont les compagnies aériennes. La justice a toutefois validé la seconde partie du plan gouvernemental, concernant les 440.000 vols par an d'ici à 2025.

L'association de défense de l'environnement Greenpeace s'est dite «déçue» par cette décision de justice. Faisant référence à l'aide apportée par l'exécutif à la compagnie aérienne pendant la pandémie de Covid-19, elle a fustigé dans un communiqué «le grand pollueur KLM» qui «porte ainsi une gifle aux riverains, au climat et au gouvernement qui a sauvé l'entreprise de la faillite».

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