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Climat : quel est ce phénomène qui menace de nombreuses espèces marines ?

Une vague de chaleur marine sévit actuellement dans l'océan Atlantique, menaçant les espèces marines. [©joakant/Pixabay]

Dans l'océan Atlantique, une source invisible de chaleur menace de causer une mortalité massive chez de nombreuses espèces marines.

Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme face à ce phénomène extrême, qui risque de se répéter avec l'aggravation du réchauffement climatique. Entre mars et mai, la température moyenne de la surface de l'océan a atteint un niveau record en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83°C la moyenne du XXe siècle, selon les données de l'Administration océanique américaine NOAA.

des températures anormalement élevées

Cette vague de chaleur marine sans précédent n'a pas épargné l'océan Atlantique, qui a connu en juin des vagues de chaleur particulièrement intenses, avec des températures anormales de plus de 5 °C au large des îles britanniques.

D'après CNN, ces températures anormalement élevées dans cette partie de l'Atlantique nord suscitent l'inquiétude des scientifiques. Daniela Schmidt, professeure de sciences de la Terre à l'Université de Bristol, qualifie ces anomalies d'«extrêmement fortes, assez frappantes et préoccupantes». Jean-Baptiste Sallée, océanographe et climatologue au CNRS, confirme ces observations, soulignant le caractère inédit.

Plusieurs hypothèses ont été formulées

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène extrême, telles que la réduction des poussières sahariennes transportées par le vent ou des émissions de soufre provenant des navires. Ces deux facteurs ont normalement un effet rafraîchissant sur l'atmosphère. Cependant, ces hypothèses restent encore à l'état de suppositions et nécessitent des études approfondies.

Les scientifiques s'attendent à ce que cette vague de chaleur océanique entraîne des «mortalités massives» chez de nombreuses espèces marines, notamment les coraux et les invertébrés. Malheureusement, ces décès se produisent sous la surface de l'océan, passant ainsi inaperçus.

Outre les pertes massives, d'autres espèces marines choisiront probablement de migrer vers les pôles à la recherche d'eaux plus fraîches. Cela modifiera considérablement la répartition des espèces et pourrait avoir des conséquences néfastes pour les pays situés dans la zone intertropicale.

Le risque d'une aggravation du phénomène

Les scientifiques prévoient une augmentation considérable de la fréquence de ces vagues de chaleur océaniques d'ici à la fin du siècle. Selon le GIEC, dans le scénario le plus pessimiste, le nombre de ces événements pourrait être multiplié par 50, avec une intensité décuplée.

Cependant, il est possible de limiter les dommages. Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au CNRS et co-éditeur d'un rapport du GIEC, rassure en affirmant qu'en suivant une trajectoire compatible avec l'Accord de Paris, il est possible d'arrêter complètement le réchauffement et l'acidification de l'océan. Il rappelle que «tout n'est pas perdu» et appelle à une action rapide pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

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