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Economie : qu’est ce que l’indicateur climat développé par la Banque de France ?

D'ici à 2030, la Banque de France ambitionne de généraliser son outil aux 300.000 entreprises françaises réalisant plus de 750.000 euros de chiffre d'affaires. [STEPHANE DE SAKUTIN/AFP]

Expérimenté dans des dizaines d’entreprises ces derniers mois, l’«indicateur climat», mis en place par la Banque de France, est appelé à se pérenniser dans l’Hexagone au fil des années. Cet outil, permettant aux entreprises d’évaluer leur niveau de décarbonisation, pourrait servir de critère pour l’octroi d’un prêt à l’avenir.

L’objectif visé par ce dispositif est d’accélérer la transition écologique. Le Comité de Financement de la Transition écologique, présidé par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a confié le 12 juillet dernier à la Banque de France le soin de mettre en place l’«indicateur climat».

S’appuyant sur la méthodologie ACT de l’ADEME, cet outil gratuit pour les entreprises doit leur permettre de mesurer leur exposition aux risques climatiques. «Cela sera un dispositif extrêmement innovant en Europe. Il n'y a pas d'équivalent aujourd’hui», a affirmé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

L’indicateur climat a pour fonction d’évaluer le positionnement de l'entreprise par rapport à la «trajectoire idéale» de décarbonation de son secteur d'activité. Cette dernière mesure également l'exposition de l'entreprise aux risques physiques (inondations, incendies...) et son degré de maturité dans la gestion de sa transition climatique et énergétique.

Un dispositif amené à se généraliser d’ici à 2030

Alors que le dispositif est expérimenté dans «quelques dizaines» d'entreprises en 2022, le but de la Banque de France est de pouvoir le «tester sur environ 500 entreprises cette année», selon Hervé Gonsard, le directeur général des services à l'économie et du réseau.

Pour le moment, seules les «tres grosses» entreprises du CAC 40 et certaines sociétés polluantes participent à l’opération, selon cette même source. L’indicateur climat sera ensuite progressivement généralisé, d’abord à l’ensemble des grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI), puis aux petites et moyennes entreprises (PME).

D'ici à 2030, la Banque de France ambitionne de généraliser son outil aux 300.000 entreprises françaises réalisant plus de 750.000 euros de chiffre d'affaires, à savoir celles auxquelles elle attribue déjà une cotation financière.

L’objectif est de simplifier la vie des entreprises

Pour parvenir à ses objectifs, la Banque de France va centraliser progressivement la collecte des données climatiques des entreprises, leur stockage et leur transmission vers les partenaires financiers et publics.

«La connaissance qu’a la Banque de France des entreprises sur le terrain et son expertise de leur cotation financière, sont des atouts pour assurer cette mission. Cet indicateur aidera les entreprises à piloter leur stratégie de transition ; il simplifiera et unifiera leur gestion des données climatiques », a déclaré François Villeroy de Galhau dans un communiqué.

Certains acteurs économiques ont critiqué le dispositif, en jugeant qu’il alourdirait la charge administrative des entreprises. Pourtant, Hervé Gonsard s’est montré rassurant : «Le but n'est pas de rajouter une couche administrative (…) Si on unifie le reporting en centralisant les données climatiques dans une base unique à la Banque de France, comme pour la cotation financière, on simplifie la vie des entreprises».

L’indicateur climat pourrait même avoir une influence sur l’octroi d’un crédit pour les entreprises dans les prochaines années.«Demain, il est clair qu’un indicateur climat de bonne qualité sera plutôt de nature à aider au financement des entreprises qui jouent le jeu du verdissement», a encore analysé Hervé Gonsard.

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