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Ces 5 pays qui risquent le plus de voir leurs sols s’effondrer

Shanghai, métropole située sur la côte chinoise est concernée par la subsidence. Cet affaissement des sols touche aussi d'autres grandes villes dans le monde. [©Edward HE/UNSPLASH]

De nombreuses nations dans le monde font face à la «subsidence», un phénomène naturel accentué par l’activité humaine. Résultat, il engendre l’affaissement des sols, ce qui pourrait affecter 19% de la population mondiale d’ici à 2040.

Alors que le bouleversement climatique accélère de nombreux phénomènes catastrophiques pour la planète, l'activité humaine vient ajouter l’effondrement des sols à l’équation. Aussi connue sous le nom de la «subsidence», elle pourrait affecter quelque 635 millions de personnes d’ici à 2040, soit 19% de la population mondiale, selon une étude parue en janvier 2021 dans la revue Science. Alors que la subsidence est censée être naturelle, cette dernière peut être accélérée par l’activité humaine.

La Chine

D’après une étude menée par des scientifiques du Desert Research Institute au Nevada et publiée dans la revue Nature Communications, l’effondrement des sols en Chine serait lié à la surexploitation des aquifères, des réserves d’eau essentielles. «Notre étude replace les affaissements de terrain dus au pompage excessif des eaux souterraines dans un contexte mondial.», a déclaré Fahim Hasan, chercheur à l’université d'État du Colorado. En Chine, la subsidence dépasse par endroits les 5 cm par an, mais d’après les résultats de l’étude, des villes comme Pékin, Shanghai, Wuhan, Xian et Tianjin sont très dépendantes de ces stocks en eau pour subvenir aux besoins agricoles et urbains. C'est en partie pour cette raison que la carte réalisée de cette région par les chercheurs, montre un effondrement des sols associé à un déclin significatif des réserves en eaux souterraines.

Les États-Unis

L’affaissement des sols est également relié au poids des grandes métropoles. New York en est le parfait exemple d’après Geo. En effet, la charge de 764 millions de tonnes que représentent les immeubles de la Grosse Pomme participe à la subsidence. D’autres États comme le Texas ou la Louisiane sont aussi concernés. Outre cet aspect, les États-Unis – tout comme la Chine – sont touchés par l’épuisement des ressources en eaux souterraines. Toujours selon l’étude des scientifiques du Desert Research Institute, ces aquifères disparaissent à un rythme très soutenu de 17 km3 par an, soit l’équivalent de 7.000 pyramides de Khéops.

L’Afghanistan

Le but de ces recherches du Desert Research Institute consiste aussi à déterminer si la subsidence impacte des régions excentrées et moins étudiées comme l’a rappelé Geo. «La plupart des régions du monde ne disposent pas de programmes de surveillance du pompage des eaux souterraines», a déclaré Sayantan Majumdar, chercheur en sciences hydrologiques et en télédétection au DRI et co-auteur de l’étude. Ainsi, l’Afghanistan, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan et la Syrie se retrouvent aussi victimes d’une exploitation massive des réserves d’eau.

L’Iran

Depuis environ 15 ans, Téhéran, la capitale du pays, voit son sol s’effondrer. Par endroits, la ville s’enfonce même de 25 cm par an. Si ces observations s’amplifient, des quartiers de cette agglomération de 15 millions d’habitants pourront être amenés à disparaître. «Quand vous marchez dans ces zones, vous voyez dans les rues des surfaces irrégulières, des bordures décalées, des fissures dans les murs et même des bâtiments penchés, dont certains ont dû être démolis», a expliqué à la revue Nature, Mahdi Motagh, spécialiste en géosciences au centre de recherche GFZ. Le phénomène ne s’applique pas uniquement à la capitale iranienne. D’après des images satellites capturées entre 2003 et 2017, des villages voisins sont aussi concernés. L’affaissement des sols touche au total, 120 kilomètres de voies ferroviaires, 2.300 kilomètres de routes ou encore 70 kilomètres de lignes à haute tension.

L’Inde

Les régions arides ne sont pas les seules concernées. L’Inde, le Bangladesh et le Vietnam doivent également lutter contre la subsidence. «Cela souligne la forte dépendance à l'égard des eaux souterraines, même dans les régions où les précipitations sont abondantes», ont expliqué les auteurs. En janvier dernier, Joshimath, une ville située non loin de l’Himalaya a fait interrompre des projets de construction après que des fissures sont apparues dans plus de 500 maisons de la région. Ravigram, un village dépendant de cette agglomération s’est par exemple enfoncé de 85 mm par an au cours des deux dernières années, d'après la géologue Swapnamita Vaideswaran. Ces complications ont par conséquent provoqué le départ des habitants.

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