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Climat : l'ONU s'inquiète du record de concentrations des gaz à effet de serre enregistré en 2022

En 2022, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone, le gaz à effet de serre le plus important, ont pour la première fois dépassé de 50% les valeurs préindustrielles. [STR / AFP]

Les concentrations de gaz à effet de serre ont battu des records en 2022, et l'ONU sonne l'alerte ce mercredi 15 novembre : il est urgent de réduire la consommation de combustibles fossiles.

A deux semaines de la COP 28, les nouvelles ne sont pas bonnes. Ce mercredi 15 novembre, l'ONU a signalé que les concentrations de gaz à effet de serre, responsable du changement climatique, ont battu des records en 2022.

Cette année-là, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone, le gaz à effet de serre le plus important, ont augmenté de 150% par rapport à 1750 et dépassé de 50% les valeurs préindustrielles, pour la première fois. Les niveaux de méthane et de protoxyde d'azote ont également enregistré leur plus forte progression annuelle jamais observée, respectivement à +264% et + 124% par rapport à 1750.

Principalement généré par la combustion de matières fossiles et la production de ciment, le dioxyde de carbone est responsable d'environ 64% de l'effet de réchauffement du climat, contre 16% pour le méthane et 7% pour le protoxyde d'azote. Ce dernier «n'a jamais été aussi élevé à l'époque moderne».

D'après l'ONU, cette tendance n'est malheureusement pas près de s'inverser, puisque le CO2 continuera à s'accumuler dans l'atmosphère et à générer une hausse de la température mondiale tant que les émissions se poursuivront. Pire, étant donné sa durée de vie, le réchauffement déjà observé persisterait de toute façon pendant plusieurs décennies, même si les émissions étaient rapidement réduites à zéro.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, appelle donc à réduire d'urgence la consommation de combustibles fossiles et s'alarme : «Malgré des décennies d'avertissements de la part de la communauté scientifique, la publication de milliers de pages de rapports et l'organisation de dizaines de conférences sur le climat, nous continuons à aller dans la mauvaise direction».

Chaleur extrême, fonte des glaces et acidification des océans

Dans un précédent rapport, l'ONU avait déjà alerté sur le fait que la température moyenne de la planète en 2022 était supérieure de 1,15° C à celle de l'époque préindustrielle. Sachant que l'accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement «bien en deçà» de 2 degrés Celsius depuis l'époque préindustrielle (1850-1900), et de 1,5 degré si possible.

Or, «le niveau actuel des concentrations de gaz à effet de serre nous conduit vers une augmentation des températures bien supérieure aux objectifs de l'Accord de Paris d'ici à la fin du siècle», prévient Petteri Taalas.

Il dresse un tableau inquiétant de l'avenir de la planète, avec des conditions météorologiques «extrêmes : chaleur intense et fortes précipitations, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer et réchauffement et acidification des océans». Dans ces conditions l'humanité assistera également, selon lui, «à une flambée des coûts socio-économiques et environnementaux».

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