La Ville de Paris a annoncé, le 22 novembre dernier, lors de la présentation du nouveau plan climat 2024-2030, l’abaissement de la vitesse sur le périphérique à 50km/h. Or, selon une étude menée par le Cerema pour «40 millions d’automobilistes», cette réduction de la vitesse augmenterait les émissions de CO2, et donc la pollution.
Après un premier abaissement de la vitesse sur le boulevard périphérique de Paris à 70 km/h, au lieu de 80km/h, en 2014, la Ville a annoncé, mercredi 22 novembre, qu’elle allait limiter la vitesse à 50km/h. Une initiative dénoncée par l’association «40 millions d’automobilistes» qui pointe un contresens écologique et une augmentation de la pollution de l'air.
Pour étayer son propos, l'association avance les chiffres d’une étude menée par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, la mobilité et l'aménagement (Cerema), selon lesquels, pour un véhicule particulier, les émissions de CO2 et d'oxydes d'azote (NOx) sont minimales pour des vitesses proches de 70 km/h. Selon cette étude, une circulation à 50 km/h augmenterait donc ces émissions.
#Paris 50km/h sur le périphérique parisien : on n'a pas mâché nos mots contre la mesure d'Anne Hidalgo...
Retrouvez la compilation de nos interventions media sur le sujet ⤵https://t.co/GBfW5NQdkS— 40 millions d'automobilistes (@40MA) November 28, 2023
«Une réduction de la vitesse à 50 km/h ne représenterait aucun bénéfice environnemental ! Cette décision est à ajouter à la liste de résolutions anti-automobilistes mises en œuvre par la mairie de Paris», a déploré Philippe Nozière, président de l’association «40 millions d’automobilistes».
L'association interpelle Clément Beaune
Ce mardi 28 novembre, l’association a donc saisi le ministre des Transports, Clément Beaune, dans un courrier pour lui demander d’intervenir dans le dossier. Faisant valoir que le boulevard périphérique est surtout utilisé par «des Franciliens ou des Français, des artisans, des commerçants qui en ont besoin pour bosser», le ministre a jugé «aberrant» que la mairie de Paris annonce son intention de limiter à 50 km/heure la vitesse sur cet axe «sans avoir consulté les collectivités autour, la Région Ile-de-France, le département de Seine-Saint-Denis ou d'autres, parfois de la même couleur politique que Madame Hidalgo».
Selon Clément Beaune, «il n'y a pas eu d'étude d'impact précise pour expliquer aux Parisiens, aux Franciliens. Donc moi je pense que c'est une mesure trop brutale, prématurée», a-t-il ajouté. Le ministre a en revanche salué deux autres mesures également annoncées par la mairie de Paris : le durcissement des conditions de stationnement des SUV à Paris et la réservation d'une voie dédiée au covoiturage sur le périphérique autour de la capitale.