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Lingots pillés sur une épave du XVIIIe siècle : 3 Français mis en examen

Les cinq lingots d'or saisis par les autorités américaines ont été restitués officiellement à la France, à Brest, le 15 juin 2022.[© Sandra FERRER/AFP]

Trois Français suspectés d’avoir pillé des lingots sur une épave française datant du XVIIIe, échouée au large de la Bretagne, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Ils encourent 12 ans de réclusion criminelle.

Il y a deux siècles, les lingots d'or avaient terminé leur course dans l'Atlantique. Trois personnes ont été mises en examen pour le recel de lingots d'or pillés sur une épave française de 1746, qui avaient ensuite été vendus illégalement aux États-Unis avant leur restitution à la France, a annoncé mercredi le parquet de Brest.

Le 18 mai, trois personnes ont été «mises en examen des chefs de recel de bien culturels provenant d'un vol commis en bande organisée, de blanchiment en bande organisée, d’association de malfaiteurs et d'exportation illégale de biens culturels», a annoncé lors d'une conférence de presse le procureur de la République de Brest Camille Miansoni. 

Les trois personnes, un couple et une femme de nationalité française, ont été placées sous contrôle judiciaire et encourent jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle, a-t-il précisé, ajoutant que l'instruction se poursuivait, car des objets pillés se trouvent encore à l'étranger.

«Des grands établissements culturels de renommée internationale, en particulier le British Museum, ont acquis auprès de personnes appartenant au groupe identifié, et les détenaient encore, des lingots et des objets provenant de l'épave du Prince de Conty», a assuré Camille Miansoni. «Les demandes de restitution transmises, notamment au British Museum, sont restées à ce jour, curieusement et avec regret, infructueuses», a-t-il ajouté. 

Un voilier échoué en 1746 près du Morbhian

Lors de son placement en garde à vue, le couple a reconnu son implication «dans la récupération des lingots et également leur vente en Suisse et aux États-Unis», tandis que la femme a contesté toute implication, selon le procureur de la République de Brest.

L'homme mis en examen est un ancien plongeur-photographe professionnel déjà suspecté, mais mis hors de cause, dans un procès qui s'était tenu en 1983 à Lorient dans une affaire de pillage de la même épave, un navire de la Compagnie française des Indes orientales. 

De retour d'Extrême-Orient, ce voilier avait naufrage le 3 décembre 1746, près de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan). Des 229 hommes à bord, seuls 45 survécurent.

Immergée par 10 à 15 mètres de fond, l'épave était tombée dans l'oubli jusqu'à sa découverte en 1974 par un enseignant. Elle avait ensuite été pillée. 

Cinq lingots provenant de sa cargaison sont réapparus sur le catalogue d'une maison de vente californienne, qui prévoyait de les mettre aux enchères début 2018. Alertée par les autorités françaises, les autorités américaines les ont saisis et rendus à la France lors d'une cérémonie début mars à Washington.

Les cinq lingots ont été rendus officiellement lors de la conférence de presse au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), le service chargé d'inventorier le patrimoine immergé en France. 

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