En direct
A suivre

Meurtre d'Alisha : le procès en appel s'est ouvert ce lundi

Une marche blanche à la mémoire d'Alisha avait été organisée quelques jours après sa mort, le 14 mars 2021. [MARTIN BUREAU / AFP]

Le procès en appel des deux adolescents mis en cause dans le meurtre d'Alisha, 14 ans, s'est ouvert ce lundi 26 septembre, à Versailles.

Le meurtre d'Alisha, 14 ans, était-il prémédité ? Depuis ce lundi et jusqu'à vendredi, les débats tourneront autour de cette question, à la cour d'appel de Versailles. Elle doit se prononcer sur le sort de deux adolescents, une jeune femme et un jeune homme âgés de 16 ans, jugés en appel pour avoir frappé puis tué leur camarade de classe à Argenteuil (Val d'Oise), en mars 2021.

En avril dernier, le premier jugement rendu par le tribunal pour enfants de Pontoise avait condamné les deux accusés à 10 ans de prison pour «meurtre sur mineur de 15 ans». A l'origine, ils comparaissaient pourtant pour «assassinat», un crime qui implique la préméditation et est passible de 20 ans de prison avec l'excuse de la minorité.

Mais le tribunal avait estimé que le dossier ne comportait pas «d'éléments suffisamment caractérisés» prouvant la volonté «d'actes préparatoires» en vue de la mort d'Alisha. Ce, même s'il a été établi que les deux adolescents avaient «pleine conscience» de la détresse de la victime. Le parquet, dont les réquisitions avaient été plus sévères que le verdict, avait fait appel dès le lendemain.

Ce nouveau procès, qui aura lieu à huis clos, à la chambre des mineurs de la cour d'appel, s'attachera donc tout particulièrement à la qualification des faits. Si Frank Berton, l'avocat du jeune accusé, s'interroge sur la pertinence de cet appel, Me Jean Tamalet, qui assure la défense de la famille de la victime, est de son côté convaincu du caractère prémédité du meurtre.

«Quand on prend séparément tous les actes préparatoires de ce couple infernal, ils convergent tous vers un seul et unique objectif : tuer Alisha. Tout en essayant d'en anticiper les conséquences judiciaires», assure-t-il.

Amourettes, jalousies et rivalités entre jeunes

Scolarisés au lycée professionnel Cognacq-Jay au moment des faits, les trois adolescents avaient pourtant commencé par être amis, à la rentrée de septembre 2020. Pour expliquer la dégradation de leurs relations, les deux accusés n'ont rien évoqué de plus que des amourettes, sources de jalousies, et diverses rivalités entre jeunes.

Ces éléments, a priori sans grande gravité, avaient dans un premier temps mené au harcèlement d'Alisha. Des photos intimes de la jeune fille, sur lesquelles elle apparaissait en sous-vêtements, avaient été diffusées sur Snapchat sans son autorisation, après que son téléphone portable a été piraté.

Une bagarre entre les deux jeunes filles avait éclaté, tandis que le jeune homme ruminait, d'après le parquet, une insulte prononcée selon lui par la victime à l'encontre de son père décédé. Cette escalade avait conduit le lycée Cognacq-Jay à exclure temporairement les deux mis en cause pour le harcèlement qu'ils faisaient subir à Alisha.

L'histoire aurait pu s'arrêter là mais, le 8 mars 2021, les deux adolescentes se sont donné rendez-vous au pied des piliers du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, à Argenteuil. Quelques minutes après l'arrivée d'Alisha, le jeune homme est apparu et lui a asséné de multiples coups, dont certains au visage. L'adolescente a ensuite été jetée dans la Seine par ses bourreaux. L'autopsie a conclu à une mort par noyade.

C'est la mère du mis en cause qui a appelé la police, à la vue des vêtements de son fils, couverts de sang. A l'époque, les deux accusés s'étaient rapidement changés avant de partir à Paris, pour dîner ensemble. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités