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Charleville-Mézières : l'octogénaire mis en cause s'est dit «exaspéré» après des années d'incivilités mais n'a exprimé aucun regret, explique le procureur de Reims

Interviewé sur CNEWS ce lundi, le procureur de Reims, Matthieu Bourrette, a livré les derniers éléments concernant l'octogénaire soupçonné d'avoir abattu son voisin à Charleville-Mézières, vendredi 9 décembre.

Mis en examen pour meurtre, l'octogénaire soupçonné d'avoir tué un jeune voisin de 21 ans, vendredi 9 décembre à Charleville-Mézières (Ardennes), «a reconnu entièrement les faits», selon Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims. D'après le magistrat, interrogé par CNEWS ce lundi, le mis en cause a «commis l'irréparable» par «exaspération».

Au cours de sa garde à vue, le suspect a en effet affirmé qu'il ne connaissait pas la victime personnellement mais qu'il était en conflit depuis plusieurs mois, voire plusieurs années avec «un groupe de jeunes» qui «l'empêchait d'aller et venir, de rentrer chez lui» en «se situant régulièrement dans son hall d'immeuble».

Une exfiltration difficile

L'homme, âgé de 82 ans, «a indiqué se sentir en danger à chaque fois qu'il passait dans ce hall d'immeuble». Il a évoqué des «insultes» proférées à son encontre et du «tapage» causé par ces jeunes, mais a dit n'avoir jamais été «menacé ou violenté» par eux.

Pour expliquer son passage à l'acte, il a assuré que la victime «lui avait craché dessus et l'avait insulté» vendredi. Il a alors abattu ce jeune voisin d'une balle issue d'un fusil 22 long rifle acquis selon lui dans les années 1990 et qui n'avait jamais été régularisé.

«Juste après les faits, il s'est retranché chez lui et il a été extrêmement difficile pour les services de police de l'exfiltrer de son domicile puisqu'une foule extrêmement hostile souhaitait manifestement le lyncher», a précisé Matthieu Bourrette.

Lorsque les policiers sont entrés chez lui, l'octogénaire les a d'abord mis en joue, avant de se rendre. Les forces de l'ordre ont dû faire usage de bombes lacrymogènes pour pouvoir l'emmener loin de cette foule menaçante. Son domicile a été saccagé peu après son arrestation.

La victime habitait le même immeuble que le suspect. Elle avait été condamnée par deux fois pour outrage et rébellion. Le meurtrier présumé était inconnu de la justice jusque là et a été mis en examen pour «meurtre, détention d'arme illicite et violence avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique». Il encourt trente ans de réclusion.

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